En quoi les responsabilités des Directeurs Généraux des
Services (DGS) des collectivités en matière de gestion des
risques ont-elles évolué récemment ?
Elles n’ont pas
évolué au sens fondamental du terme. Les aspects législatifs sont
les mêmes depuis quelques années, mais la pression qui pèse sur
les épaules du DGS s’est accrue. On attend d’une collectivité
qu’elle soit apte à réagir vite et bien en situation de
crise.
Des affaires récentes qui ont amené devant les tribunaux des
maires ou des DGS montrent que le citoyen d’aujourd’hui ne
pardonne pas une gestion approximative, surtout lorsque toutes
les ressources semblent disponibles sur le net.
Certaines collectivités ont enfin pris conscience du fait qu’elles doivent adopter les mêmes démarches de management du risque que celles qu’ont développées les acteurs du privé. L’objectif est même de développer des process encore plus pointus du fait de la continuité d’activité qu’elles sont tenues d’assurer sur les fonctions vitales à nos territoires.
Concrètement, comment peut se mettre en place un plan de continuité d’activité efficace ?
Comme toute situation de crise, l’anticipation est une clé nécessaire mais elle doit être servie par l’imagination. Le plan de continuité d’activité doit avoir été élaboré bien en amont et prendre en compte les pires scénarios. Fukushima a été une crise majeure et pourtant chacun des aléas avait été pris en compte : séisme, tsunami, catastrophe nucléaire. Mais personne n’avait jamais imaginé la combinaison des trois.
Une démarche opérationnelle de gestion de crise doit analyser les fonctions vitales que la collectivité doit maintenir et la manière dont ces fonctions vitales peuvent continuer à être assurées et par qui. Dans ce contexte, le management hiérarchique n’a plus de sens, c’est un management de la transversalité qui permettra la sortie de crise.
Je suis intimement convaincu que le dérèglement climatique va générer de plus en plus de catastrophes majeures auxquelles nous devons être préparés à faire face.
Et bien plus que le risque naturel, c’est le risque numérique qui sera le risque majeur de demain. Une attaque sur les systèmes d’information peut paralyser toute une collectivité.
Quels sont les outils de demain en gestion de crise ?
Aujourd’hui nous sommes dans le monde 3.0. Il y a un revirement total à effectuer du côté des dirigeants politiques qui doivent intégrer que nous sommes dans une société hyperinformée et hyperconnectée. Il se crée tous les six mois plus d’informations qu’il ne s’en est créé dans toute l’humanité. Mais loin d’être un magma impossible à affronter, ce flux continu d’informations est une vraie opportunité dans la gestion de crise. Des outils tels que twitter, yammer ou vuetoo représentent de réelles ressources au service de la culture de sûreté. Les plateformes de veille et d’agrégation de contenus sont de puissants accélérateurs de connaissances.
Non seulement il existe encore trop peu de risk managers dans le secteur public mais, de surcroit, peu d’entres eux osent si aventurer .
L’arrivée de la génération Y sur des postes clés devrait contribuer à changer cet état de fait et je suis persuadé qu’à très brève échéance, le monde du management du risque aura complètement changé.
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Guide pour la gestion des
risques - Etudiants licence métiers de la
sécurité iut lille2
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Le maire face à la crise :
garantir le caractère opérationnel du plan communal de
sauvegarde - François GIANNOCCARO, Directeur de
l’Institut des Risques Majeurs de Grenoble, mars
2013
- Vuetoo