Quels services proposez-vous aux entreprises ?

 

Locacoeur est une société originellement spécialisée dans le défibrillateur. Nous en fournissons aux entreprises, puisque l’on peut tout à fait être amené à l’utiliser dans le cadre d’un accident du travail. Mais nous sommes surtout une société innovante, car nous fabriquons un module de télésurveillance de ces appareils pour garantir leur bon fonctionnement à tout moment (veille de leurs 88 composantes, de la capacité de charge hebdomadaire, ndlr). Toutefois, on le voit bien chez nos clients, les défibrillateurs sont des outils peu utilisés, tout comme les trousses de secours. Cela pose la question de l’exploitation QHSE dans les entreprises (Qualité, hygiène, sécurité, environnement, ndlr).

 

 

Les risques cardiaques en entreprise sont-ils pris au sérieux ?

 

Un chiffre, très parlant, motive notre démarche au quotidien : celui du taux de survie de qualité en France, c’est-à-dire sans séquelles. Il est de 8 %, selon des données récentes publiées par le ministère de la Santé. C’est-à-dire que lors d’un arrêt cardiaque, dans 92 % des cas, la personne décède. Mais surtout, vous avez une chance sur cent de survivre sans séquelle. C’est troublant. En entreprise, si vous excluez le trajet domicile travail, l’arrêt cardiaque en entreprise est la première cause de mortalité accidentelle. 

 

 

D’où vient le problème ? 

 

Nous sommes en retard sur la culture du défibrillateur au sens large. La façon d’agir au moment de l’arrêt n’est pas bien assimilée. L’identification de l’arrêt cardiaque n’est pas comprise non plus. Il y a un problème de formation au niveau national. Mais il y a aussi un manque d’ambition. Dans notre base de clients, les sites les plus ambitieux ont entre 20 et 30 % de personnels formés aux SST et PSC1. Dans la plupart des entreprises, ce taux est inférieur à 10 %. C’est un vrai problème lorsque l’on sait que ces formations sont déjà denses et peu régulières, alors qu’en cas d’arrêt cardiaque, il faut mobiliser ces connaissances dans un moment de grande urgence et de grand stress.

 

 

Vous conseillez aux chefs d’entreprise de prendre conscience du danger ?

 

Un arrêt cardiaque qui survient sur le lieu de travail est un accident du travail. La requalification est systématique. Sauver une vie déjà, ça n’a pas de prix. Mais un décès pour un site professionnel, ça a des conséquences financières, morales et émotionnelles très lourdes.

 

 

Les choses vont-elles dans le bon sens ?

 

La loi ERP, sans contraindre les entreprises, a quand même causé un déclic. Des chefs d’entreprise nous ont appelés même si rien ne les y obligeait. Le nombre de défibrillateurs déployés en France est passé de 150 000 en 2019 à 500 000 aujourd’hui. C’est très positif, ça commence à bouger. Mais ce qui reste inquiétant, c’est que le taux de survie n’a toujours pas bougé (8 %). Plus que jamais, les entreprises doivent se poser la question de leur engagement dans la prévention de la santé de leurs collaborateurs.

 

 

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