Castorama, enseigne nationale de vente d’articles de bricolage a fait de la prévention des risques professionnels une priorité depuis une dizaine d’années. Avec 13 000 collaborateurs et plus de 100 magasins sur le territoire, les métiers et les risques sont nombreux et maîtrisés. Néanmoins, la prévention ne s’arrête jamais, comme nous l’explique Philippe Ruton, Responsable Hygiène, Sécurité, Sûreté de Castorama pour la France.
Vous serez présent à Préventica Nord Europe en juin,
comme à chaque fois depuis plusieurs éditions. Qu’est-ce qui
incite Castorama à participer avec tant de
régularité ?
La première participation de Castorama à Préventica date de Lille
2008. Depuis, avec les responsables sécurité des régions, je
m’efforce d’être présent sur chaque événement. Avant 2008, la
prévention des risques était déjà une priorité pour l’enseigne
Castorama, mais nous travaillions beaucoup en circuit fermé. Par
notre participation à Préventica Lille il y a deux ans, nous
avons cassé ce schéma et nous sommes ouverts à d’autres
compétences. C’est la seule manifestation permettant de
rencontrer l’ensemble des acteurs de la santé au travail en un
seul lieu. Castorama travaille avec 21 partenaires nationaux en
ce qui concerne sa politique de prévention des risques et
nous retrouvons la majorité d’entre eux sur Préventica, ce qui
prouve que c’est un Salon reconnu par la profession. Il était
donc indispensable pour nous de soutenir l’événement.
Préventica a-t-il modifié votre approche de la
prévention ?
Certainement. Rencontrer l’ensemble de nos partenaires en trois
jours est un avantage. Sur un salon, l’approche est différente,
plus conceptuelle et plus partenariale : nous ne parlons pas
de chiffres, mais de démarches. Préventica nous a certainement
permis d’aller plus loin dans notre action et de faire évoluer
notre perception de la santé au travail. L’échange avec d’autres
entreprises s’est avéré enrichissant et nous avons noué des liens
plus étroits avec l’Institution Prévention et les organismes de
santé au travail. Ce rendez-vous bisannuel nous est devenu
indispensable, car il nous offre l’opportunité d’aller chercher
des compétences dans des domaines auxquels nous ne pensions pas.
Préventica Nord Europe 2010 sera même l’occasion de franchir un
nouveau cap dans notre collaboration avec la CRAM
Nord-Pas-de-Calais.
L’engagement de Castorama en terme de prévention des
risques est notoire. Mais vous nous expliquez n’être pas encore
au bout du chemin. Sur quoi mettez-vous l’accent
aujourd’hui ?
La prise de conscience de l’urgence à préserver la santé de nos
salariés date d’une dizaine d’années. Nous avons alors impulsé
des démarches sur l’ensemble du champ de la sécurité au travail
(manutention,
incendie, poussières de bois, ergonomie…). Ceux-ci sont maîtrisés
et il y a peu d’accidents : nous sommes maintenant sur une
base de vérification et d’application des démarches sur le long
terme. Mais la prévention est en permanente évolution : elle
est devenue plus pragmatique et plus collaborative au cours des
dernières années. A la lumière de ces changements et de nouveaux
process disponibles (cotations officielles de l’INRS notamment),
nous procédons à l’entière refonte de notre Document Unique avec
l’aide de partenaires extérieurs comme Bossons Futé. Nous
préparons un Document plus complet basé sur l’observation précise
de chaque poste de travail. Mais, le changement majeur,
révélateur d’une évolution plus profonde de l’appréhension de la
santé au travail, est d’avoir su y associer l’ensemble des
acteurs de l’entreprise. On le voit bien sur Préventica
d’ailleurs, la prévention des risques ne peut plus aujourd’hui se
passer de l’implication des salariés et d’une équipe de
prévention pluridisciplinaire. De ce fait, les plans d’action
sont plus pertinents et réellement adaptés aux travailleurs. Tout
le monde y gagne !
Derrière les évolutions du Document Unique, c’est
l’essence même de votre métier qui a évolué ?
Évidemment ! Maintenant, l’évaluation des risques dans le
Document Unique implique d’évoluer vers une étude plus poussée
des activités pratiquées au sein des établissements. Ce nouvel
outil d’évaluations des risques étant plus complexe, il nécessite
un recours à des compétences externes. Nous avons besoin de tous
les acteurs de la prévention pour y intégrer les changements.
Nous pensons que la santé au travail se pratique sur le terrain,
nous allons régulièrement en magasin avec Mélanie Lefebvre, ma
collaboratrice échanger avec le responsable sécurité et le
directeur et faire évoluer la façon d’aborder la prévention.