Quelles ont été les évolutions récentes en termes de
législation dans vos fonctions ?
Dans l’historique de nos fonctions, la sécurité incendie est la
référence. En effet, le périmètre de nos missions a été
majoritairement imposé par cette problématique.
Dans ce domaine, notre formation est depuis plusieurs années bien
encadrée et calibrée. La règlementation concernant les
qualifications des Chargés de Sécurité en ERP date de 2005. Pour
ce qui concerne l’organisation de la sécurité incendie en ERP,
les arrêtés du 25 juin 1980 (dispositions générales) et du 10
décembre 2004 (dispositions particulières) ont clairement défini
les moyens humains et les organisations à mettre en œuvre en
fonction de la catégorie de l’établissement.
Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous
devez faire face aujourd’hui ?
Très clairement, l’émergence très forte de la malveillance au
coeur de nos établissements. Les établissements de soins étaient
auparavant des sanctuaires préservés, ils sont aujourd’hui
confrontés de plein fouet aux problématiques de violence. En tant
que chargés de sécurité, nos missions ont dû intégrer cette
dimension, nous n’y étions pas forcément bien préparés. Il n’y a
actuellement aucune prise en compte de la malveillance dans les
formations et qualifications des chargés de sécurité en ERP sauf
application du bon sens.
En outre, sur ce sujet, nous sommes trop souvent dans le curatif
alors que nous devrions beaucoup plus être dans le préventif. Les
établissements qui ont été conçus il y a plusieurs dizaines
d’années, n’avaient absolument pas pris en compte l’émergence et
l’ampleur que prendrait ce phénomène. C’est donc très difficile
de mettre en place des solutions efficaces dans des lieux qui n’y
sont pas adaptés.
Quelles solutions pour lutter contre la malveillance
?
Nous travaillons en coopération avec les services de police,
justice et gendarmerie, notamment à travers le protocole
Santé-Sécurité-Justice. Nous sommes aussi en relation étroite
avec Mme Ferrari, commissaire divisionnaire en charge de la
violence hospitalière basée, par détachement du Ministère de
l’Intérieur, à la DGOS (Direction Générale de l’Offre de
Soins).
Cette collaboration nous permet de peser plus encore pour faire
reconnaître et faire évoluer cette problématique.
Nous militons également pour que les problématiques de
malveillance soient prises en compte dès la conception des
établissements de soins et que nous soyons associés à la phase de
projet.
Enfin, le fait de pouvoir échanger sur nos interrogations et de
partager nos expériences au sein de l’ACSES nous permet d’avancer
sur ces sujets. La grande majorité des thèmes que nous abordons
actuellement au cours de nos journées d’études et de formations
ont trait à la malveillance.
Pour en savoir plus
- ACSES (Association des Chargés de sécurité des Etablissements de Soins) : http://www.acses-asso.fr/
- Observatoire National des Violences en milieu de santé :
http://www.sante.gouv.fr/observatoire-national-des-violences-hospitalieres-onvh,388.html