Dans quel contexte s'inscrit cette étude menée sur les directions sécurité-sûreté en France avec le CDSE ?
Il y a aujourd'hui un manque de connaissance, voire de reconnaissance des fonctions sécurité et sûreté, constat renforcé par les échanges que nous avions pu avoir lors du dernier séminaire du CDSE (Club des Directeurs Sécurité en Entreprise). Alors que nos entreprises sont de plus en plus exposées à des incidents de sécurité ou de sûreté, en France et à l'international, cette fonction n'est pas valorisée.
Preuve en est les classements des rémunérations régulièrement publiés par des magazines économiques dans lesquels n'apparaît jamais le directeur sécurité et encore moins sûreté, alors que le directeur Sécurité des Systèmes d'Information ou le directeur Hygiène et Sécurité y figurent.
La question était alors simple : qu'y a t'il derrière une direction sécurité ou sûreté ? Quels sont ses attributions, son périmètre de compétences ?

Quels sont les repères essentiels qui sont ressortis de votre enquête ?
Trois points se détachent. Le premier tient à la dénomination, et par conséquent au périmètre de la fonction. Il existe dans près de la moitié des cas un mélange des genres entre sécurité et sûreté.
2ème enseignement : le périmètre couvert. La direction sécurité peut avoir à la fois des attributions très larges incluant la sécurité incendie, les personnels expatriés et la gestion de crise mais parallèlement son périmètre ne couvrira pas la sécurité des systèmes d'information ou la lutte contre la fraude.
Dans le monde anglo-saxon, la sûreté couvre l'ensemble de ces domaines et est clairement identifiée par la fonction Chief Security Officer (CSO).
Le troisième enseignement concerne la taille des services. Malgré le poids des entreprises que j'ai interrogées, plus de 5 000 salariés et pour la majorité plus de 20 000 salariés, les directions sécurité-sûreté restent limitées pour 40% de l'échantillon interrogé à moins de 5 personnes, voire moins de 3.

Un point qui vous a particulièrement interpellé au cours de cette étude ?
Oui, plus de 25% des directeurs sécurité/sûreté interrogés considèrent que leur périmètre d'intervention ne couvre pas correctement l'ensemble de la sécurité. Ce chiffre est à relier directement avec la taille de leur service. Ces directeurs sécurité/sûreté estiment qu'ils n'ont pas suffisamment de moyens pour couvrir l'ensemble des besoins en sécurité/sûreté, une situation qui cristallise souvent un manque d'intérêt du top management pour les enjeux de la sécurité et de la sûreté.

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  • CDSE (Club des Directeurs Sécurité en Entreprise)