L'accord QVT signé par AON France est-il inspiré par la
gouvernance mondiale du groupe ?
Il est vrai que le groupe attache beaucoup d'importance aux
valeurs de cohésion, d'entraide et d'épanouissement au travail.
Ces valeurs sont présentes dans la politique RH européenne que
nous déclinons, en gardant la latitude de travailler sur des axes
propres à chaque pays.
La Direction France a été complètement renouvelée en 2009, ces
changements ont eu lieu dans un contexte de difficultés
financières pour la filiale France et ont été l'occasion de
repenser complètement notre politique de ressources humaines avec
une volonté de concilier performance de l'entreprise et bien-être
au travail.
Depuis 2010, tous nos managers sont ainsi formés à la détection
et à la prévention des risques psychosociaux, tant au niveau des
aspects juridiques que médicaux. L'équilibre vie privée/vie
professionnelle fait désormais partie des items abordés lors des
entretiens annuels d'évaluation.
Néanmoins nous avons dû faire face à des problématiques de
risques psychosociaux, plus particulièrement sensibles au niveau
de notre implantation marseillaise. C'est dans ce cadre que
se sont bâtis les prémices de notre futur accord QVT.
Expliquez-nous plus précisément la genèse de cet accord
Qualité de Vie au Travail
Suite à ces problématiques
de RPS, nous avons réfléchi en partenariat avec la médecine du
travail et les partenaires sociaux à la mise en œuvre d'actions
curatives au niveau de notre site de Marseille. C'est ainsi que
fin 2010 une enquête WOCCQ a été réalisée à Marseille, puis
déclinée à Paris en 2011. Ce diagnostic des facteurs de stress
ressenti chez Aon a permis de déployer un plan d’actions à
Marseille.
Mais le Comité de Pilotage a alors voulu aller plus loin. Cette
réflexion a été concomitante à l’extension de l'ANI de juin 2013,
incitant les entreprises à négocier sur la QVT. Nous nous sommes
donc saisis de ces nouvelles dispositions pour que l'entreprise
s'engage de façon encore plus marquée.
Quelles sont les spécificités de cet accord
?
L'ADN d'AON, c'est la cohésion d'équipe.
D'ailleurs AON en gaëlique veut dire unité. En préambule de cet
accord, nous rappelons que les acteurs de la Qualité de Vie au
Travail sont bien sûr le management, la DRH, la médecine du
travail et le CHSCT mais nous considérons également que les
collaborateurs sont des acteurs essentiels de la qualité de vie
au travail. Leur comportement, notamment dans les situations
d'incivilité, et leur mode de communication les uns vis-à-vis des
autres influe positivement ou négativement certains facteurs de
risques psychosociaux et notamment le stress. Cette prise de
position est assez innovante.
Concernant la pénibilité, dans une activité de services telles
que la nôtre, il n'y a pas de pénibilité physique. Néanmoins le
sentiment de pénibilité peut être fort, voire entraîner
progressivement des atteintes physiques. Sur ce chapitre,
l'accord QVT insiste sur le renforcement de la cohésion comme
facteur de prévention de la pénibilité. AON France s'engage ainsi
à soutenir les actions permettant de renforcer la cohésion au
sein des équipes : cohésion dans le travail, mais aussi cohésion
dans l'effort, à travers la promotion des pratiques sportives, ou
cohésion dans la solidarité pour les collaborateurs s'engageant
ensemble dans des actions caritatives.