Pourquoi vous être intéressé à la charge de travail
?
On parle beaucoup de surcharge voire de sous-charge de travail
mais pourquoi les salariés se plaignent-ils d’une charge
inadaptée par rapport à leur temps de travail ? Nous avons voulu
comprendre quels sont ces facteurs de charge et quelles solutions
peuvent être mises en place pour agir.
L’enquête a été réalisée sous un angle nouveau, à savoir la
charge collaborative, c’est à dire tout ce que le salarié réalise
à côté des tâches liées directement à son poste de travail.
Quels sont donc les principaux enseignements de l’étude
?
L’un des premiers facteurs de charge qui pèse sur le temps
des salariés est le temps consacré aux réunions. Les salariés
consacrent plus de 3 semaines de réunion de travail par an en
moyenne, et près du double pour les cadres. Absence d’ordre du
jour, absence de prise de décision… Seules 52% des réunions sont
considérées comme productives. Les réunions étant peu efficaces,
les participants y font autre chose, ce qui rend du même coup ces
réunions encore moins efficaces puisque les gens y sont moins
attentifs. S’installe alors un cercle vicieux ou l’inefficacité
provoque le désintérêt qui ne permet pas de régler ce problème
d’efficacité.
Deuxième grand facteur de charge et qui est souvent largement
sous-estimé : la charge de travail collaborative, c’est à dire
tout ce que nous demandent les autres. Une bonne proportion de la
charge de travail provient de demandes extérieures qui ne sont
pas mesurées dans la charge de travail des salariés et ni
discutées lors de la fixation des objectifs annuels. En effet,
celle-ci est généralement définie sur une base théorique dans
laquelle on ne tient pas compte des interactions, des demandes et
des collaborations spontanées.
Comment peut-on agir sur la charge de travail
?
Pour agir sur la charge de travail, il faut donner de l’autonomie
aux salariés. Or, les salariés estiment qu’ils en manquent
cruellement. Nous demeurons dans des modèles très hiérarchisés en
matière de participation aux décisions. On voit bien encore
l’influence marquée des directions alors qu’on parle d’agilité et
de reprendre la main au plus près du terrain.
Les solutions pour mieux gérer la charge de travail portent sur 3
plans : se questionner sur les modes de collaboration et la
sursollicitation inutile, améliorer les réunions d’équipe et
revoir le management et l’organisation pour donner aux salariés
l’autonomie qu’ils demandent.