Quel était le constat initial qui vous a poussé à vous
tourner vers les exosquelettes ?
Depuis toujours, nous travaillons beaucoup sur la prévention des
TMS. Mais, dans l’une de nos usines, nous avions un de nos
salariés qui se plaignait de douleurs aux épaules depuis presque
un an. Il s’agit d’un salarié qui bénéficie d’une vingtaine
d’années d’expérience dans l’entreprise.
Qu’avez-vous essayé de mettre en place ?
Nous nous sommes tournés vers le médecin du travail pour voir ce
que nous pouvions faire en termes d’aménagement de poste, mais
nous n’avons pas trouvé de solution idéale. C’est un poste avec
beaucoup de contraintes techniques, nous avons déjà surélevé une
plateforme, etc. Mais il reste une manutention qui doit se faire
à la main… Nous savons qu’il est préférable d’aménager les postes
mais, dans l’attente d’une solution, nous nous sommes tournés
vers les exosquelettes.
Comment vous est venue l’idée ?
Nous étions déjà en veille sur les exos depuis plusieurs années.
Mais c’étaient des choses assez lourdes... Nous sommes adhérents
du CERIB (Centre d'études et de recherches de l'industrie du
béton), grâce à qui nous avions assisté à des démonstrations.
Là, c’est l’entreprise Ergosanté qui nous a présenté son modèle
Hapo MS. J’ai été positivement surprise ! J’étais restée sur le
système style un peu « robocop ». Là, c’est très léger, très
simple à utiliser et il n’y a quasiment pas d’entretien.
Comment l’innovation a -t-elle trouvé sa place dans votre
entreprise ?
Ergosanté est venu faire un test. Nous avons filmé le salarié
avec et sans l’exosquelette et il a remarqué une différence
notable. Quand nous lui avons demandé ce qu’il pensait, il avait
le sourire ! J’ai récemment appris qu’il garde même
l’exosquelette lors de la pause-café.
Ergosanté nous a annoncé 10 à 20% de réduction d’effort avec le
port de l’exo. Ce n’est pas énorme mais cela peut faire une
différence sur une journée de travail.
Quelle suite voulez-vous donner à cette utilisation des
exos ?
Nous n’avons équipé qu’un seul salarié pour le moment. Nous
allons voir si cela fonctionne et ensuite nous verrons si
potentiellement nous équipons d’autres salariés. Nous nous
donnons du temps.
Avez-vous un message pour d’autres entreprises qui
seraient concernées par ce même type de problème lié aux TMS
?
Je dirais qu’il faut se rapprocher des services de santé au
travail dès que l’on peut. La bonne démarche est de travailler en
partenariat avec eux. Puis, aller vers des solutions d’aide de
type exosquelette quand d‘autres solutions n’ont pas été
trouvées. Cela doit rester du derniers recours mais il faut
l’avoir à l’esprit.