Qu’est-ce que le risque NaTech ?
Les accidents NaTech sont des accidents technologiques, comme la
dispersion atmosphérique de toxiques, les incendies, explosions,
pollutions, etc, induits par les aléas naturels. En France, il
s’agit principalement des fortes pluies et inondations, des
températures extrêmes et de la foudre. Ces aléas naturels peuvent
être à l’origine ou aggraver des scénarios accidentels liés aux
installations industrielles.
Pourquoi en parle-t-on de plus en plus ?
Nous en parlons de plus en plus, parce qu’il y a une augmentation
notable de cette typologie d’accident. Certains de ces accidents
NaTech sont exacerbés suite au changement climatique. En France
par exemple, en 2019, plus de la moitié des accidents NaTech ont
été provoqué par de fortes chaleurs.
De manière globale, les NaTech ne représentent pas un important
pourcentage des accidents majeurs. Si vous consultez la base Aria
– qui recense les accidents en France et à l’étranger – les
NaTech n’en représentent que 2%. En France sur l’année 2019, par
contre, ils représentent 9% des accidents industriels recensés
dans cette base.
Quelles sont les conséquences des NaTech pour les
industriels ?
Les conséquences dépendent du type d’aléas : inondation, séisme,
foudre…Les inondations et les séismes peuvent avoir un impact
direct sur les installations (renversement, soulèvement,
flambement, rupture…) à l’origine de perte de confinement de
substances potentiellement dangereuses.
Ils peuvent également avoir un impact indirect en générant par
exemple des pertes d’utilités (électricité, air
d’instrumentation, eau…) qui alimentent les barrières de sécurité
nécessaires à la sécurisation ou mise en repli des installations.
La foudre peut elle-aussi aussi avoir des impacts sur les
installations électriques, mais aussi potentiellement générer des
incendies.
Une autre conséquence est liée à l’accessibilité du site, des
installations. Les aléas naturels sont des phénomènes qui
impactent une zone entière et pas seulement un site industriel.
Un accident NaTech peut entraver l’accès au site ou aux
installations, et perturber notamment la mise en œuvre d’actions
manuelles de sécurité (mise en sécurité des installations,
fermeture de vannes, déploiement de moyens d’extinction…)
Il faut aussi noter que lors de ces événements, la priorité des
secours est de porter assistance à la population. Les industriels
doivent donc pouvoir faire preuve d’autonomie dans la gestion de
ce type d’événements.
Comment se protéger de ces risques ?
La réglementation des installations classées impose aux
exploitants d’installations soumises à autorisation la
réalisation d’une étude de dangers qui repose sur une analyse de
risques. Les risques intrinsèques aux installations mais aussi
les potentiels agresseurs externes (y compris naturels) doivent
être pris en compte dans le cadre de cette étude. Un traitement
particulier de ces risques par l’intermédiaire d’études
spécifiques peut notamment être exigé (analyse de risques foudre,
étude séisme).
L’évaluation de ce type de risques peut conduire notamment à la
mise en place de mesures adaptées de protection ou de
renforcement des installations mais aussi à la mise en place de
procédures organisationnelles de mise en sécurité dédiées, le cas
échéant, en fonction de la cinétique de l’aléa.
En fonction du type d’inondation par exemple auquel le site peut
être soumis, la cinétique de l’aléa (rapide ou lente) orientera
les stratégies de protection et de sécurisation du site, entre
mise en place de dispositifs de sécurité pérennes (ancrage ou
amarrage par exemple) et mise en œuvre d’actions de sécurité
(transfert de produits, déplacements ou surélévations des
contenants, par exemple) définies dans le cadre de procédures
organisationnelles dédiées (par déclenchement d’alerte
associée).
Quel est le rôle de l’Ineris dans tout cela
?
L’ineris est un établissement public à caractère industriel et
commercial. En appui des pouvoirs publics, il apporte au
ministère de la Transition écologique son expertise technique
notamment sur ce type de risques, au travers de programme d’appui
mais aussi de formations auprès des inspecteurs de
l’environnement en région.
Son statut particulier lui permet aussi de réaliser des
prestations d’assistance technique et des formations pour le
compte d’exploitants. D’autre part, les projets de recherche au
niveau national et international qu’il mène, contribuent à
développer son expertise et sa compétence technique.
