Qu’est-ce que le radon ?

 

Le meilleur moyen de présenter le radon, c'est de rappeler que sa source est d’origine naturelle, puisqu’elle est présente depuis l’origine de la Terre. Pour faire simple, le radon gaz est un descendant de l’uranium 238 contenu naturellement dans la croute terrestre. Ce gaz est radioactif et naturel. Il est donc présent partout. 

 

 

Qui est concerné par la présence de ce gaz dans les sols ?

 

Tout le monde y est exposé, en tant que citoyen ou en tant que travailleur sur son lieu de travail. Puisque le radon existe naturellement dans le sol, toutes les entreprises sont concernées par principe. La question que doit se poser un employeur, c'est de savoir si, dans ses locaux, il existe un risque d’atteindre le niveau de référence qui est fixé à 300 becquerels par m3. Du radon, vous en trouverez toujours, mais atteint-il ce niveau ? Le Code du travail indique que l’on doit réaliser des mesurages lorsqu’on ne peut pas écarter le risque.

 

 

Existe-t-il des secteurs d’activité d’avantage concernés ?

 

Certains lieux de travail ont plus de risques de dépasser le niveau de référence. Le premier paramètre, c’est la localisation géographique. La cartographie des « Zones à potentiel radon géogénique » (proposée par l’ASNR, ndlr), répartit chaque commune française en trois catégories en fonction de la nature de la roche. Dans les communes en zone 3, la teneur de la roche en uranium est plus importante et la probabilité de retrouver du radon à des niveaux supérieurs au niveau de référence dans des espaces intérieurs est donc plus élevée. Étant donné que la source du polluant, c’est le sol, tous les lieux de travail situés dans des espaces enterrés ou semi-enterrés (galeries techniques, tunnels, locaux en sous-sol etc.) ou directement au contact de la roche (grottes, mines, carrières etc.) sont particulièrement concernés. Vient ensuite un autre paramètre : la ventilation. Si elle est absente ou insuffisante, même dans des locaux de travail situés en zone 1, les niveaux de radon peuvent être importants. Même si le niveau de radon qui pénètre dans les locaux de travail  est faible, si on ne le fait jamais sortir, ce niveau peut devenir préoccupant. Ensuite, il existe des éléments qui favorisent la pénétration et le transfert du radon dans les locaux de travail. Je pense notamment à l’étanchéité autour des canalisations, des gaines électriques, etc. Et enfin, les locaux en dépression favorisent la pénétration du radon et sont donc plus à risque.

 

 

Quels sont les risques induits par une présence trop importante du radon ?

 

Des études épidémiologiques ont montré que ce gaz était un cancérogène pulmonaire. C’est prouvé, à partir de 100 becquerels par m3, il y a un excès de risque de développer un cancer du poumon. L’employeur qui laisse ses travailleurs s’exposer à un niveau de radon de plus de 300 becquerels par m3 accepte ainsi l’idée qu’il pourrait augmenter ce risque chez ses salariés. C’est toujours délicat de parler de ces sujets, parce que l’on reste sur de la probabilité. Mais cela reste factuel, toute dose reçue augmente de manière proportionnelle le risque de cancer.

 

 

Mais alors, comment se prémunir du radon ?

 

Le message que l’on voudrait faire passer, c’est que les moyens de prévention sont simples. Le radon vient du sol. Donc premièrement, il faut l’empêcher de rentrer par des dispositions bâtimentaires : interface entre sol et les pièces, étanchéité, isolation etc. Ensuite, il faut l’évacuer ; on revient donc à la ventilation. Toutefois, un employeur est déjà censé respecter la réglementation relative à l’aération et l’assainissement dans son activité, notamment les débits d’air minimaux d’air neuf par occupant à respecter dans les locaux à pollution spécifique. Ainsi, toute mise en œuvre de mesure de prévention reposant sur la ventilation permet de lutter contre le risque lié au radon. La majorité des entreprises qui respectent les débits minimaux d’air neufs par occupant ne présentent pas de risque de dépassement des 300 Bq/m3. Concrètement, nous encourageons les entreprises à procéder à un mesurage. Mais il n’est pas obligatoire de réaliser des mesurages dans tous les locaux. Les mesures peuvent être faites progressivement en ciblant dans un premier temps les locaux ayant des caractéristiques défavorables (passage de gaines techniques, dépression, absence de ventilation…).  Les capteurs permettant de faire ces mesurages  valent quelques dizaines d’euros pièce et sont disponibles auprès de laboratoires accrédités.

 

 

Pour quelle raison recommandez-vous d’effectuer les mesurages en période hivernale ? 

 

Le niveau de référence est exprimé en moyenne annuelle. Mais puisque l’on ne peut pragmatiquement pas mesurer le radon en continu pendant un an, il est nécessaire  de le faire en hiver durant au moins deux mois. En effet, l’hiver est logiquement une période de chauffe durant laquelle on aère moins. D’autre part, le différentiel de température entre les locaux  et le sous-sol créé un flux convectif qui favorise la pénétration du radon en milieu intérieur. Mesurer en hiver permet donc de se rapprocher le plus possible de la période la plus défavorable pour l’entrée et l’accumulation du radon.

 

 

En savoir plus :