Quelles sont exactement vos missions au sein du Réseau
Oméris ?
J’ai la responsabilité de tout ce qui concerne l’hygiène
hôtelière, la sécurité des personnels et des résidents et
l’entretien des bâtiments. Mission qui intègre donc la prévention
des risques liés aux conditions de travail, la prévention de la
santé des salariés, la sécurité incendie, l’hygiène collective,
la maintenance et la surveillance des différents réseaux fluides
et énergétiques ainsi que la maintenance des bâtiments.
Vous avez engagé un important travail d’audit avec la
CARSAT Rhône Alpes, en quoi consiste exactement ce
projet ?
Nous avons engagé une étude sur 12 établissements et travaillons
sur une grille d’évaluation du système SST établie par l’INRS et
les CARSAT. Ce projet a pour objectif de faire partager par les
salariés ce qui est fait sur ce thème par leur établissement.
C’est un travail de longue haleine mais qui devrait nous
permettre d’avoir une vision plus claire des risques
professionnels perçus par les salariés et des actions à mettre en
place. Cette analyse devra bien sûr être corrélée avec les
statistiques AT/MP que nous réalisons pour chaque
établissement.
Cela permet aussi de montrer aux salariés que nous nous
préoccupons de leur qualité de vie au travail. Salariés et
direction, nous avons tout à gagner si la sécurité et la santé de
nos personnels est préservée mais ce message passe par une
compréhension réciproque.
Quels sont les principaux risques professionnels auxquels
sont exposés les salariés d’un EHPAD ?
Dans le domaine des maladies professionnelles, ce sont les TMS,
liés aux activités de manutention de personnes ou de charges, par
exemple sacs de linge, cartons, matériel d’incontinence… Nous
avons mis en place des systèmes d’aide à la manutention tels que
des verticalisateurs qui ont été choisis par les soignants
eux-mêmes. Nous utilisons également des draps de glisse ou
anti-glisse, des systèmes de transfert, tout cela pour éviter la
survenue de lombalgies, de douleurs endogènes. Même si l’on a 25
ans et que l’on se sent en pleine forme, il faut apprendre dès
maintenant à préserver sa santé car nous devrons travailler en
forme longtemps…
Ensuite, nous portons une attention particulière à un autre
risque majeur dans nos établissements : le risque de chute
de plein pied, que ce soit dans les escaliers ou suite à une
glissade sur un sol plat.
On peut aussi citer le risque d’accident d’exposition au sang, le
risque lié à la manipulation de produits dangereux (corrosifs), …
les sujets ne manquent pas.
La sensibilisation de nos personnels à ces risques passe par une
répétition régulière des messages de prévention sur le port
indispensable des EPI, sur les gestes et postures à adopter, sur
le respect des procédures d’hygiène….
Les risques psychosociaux sont très présents dans les
établissements de santé, avez-vous engagé des actions
particulières dans ce domaine ?
Pas directement mais nous avons un cycle de formation à la
bientraitance. Nous avons pour objectif avec ces formations de
faire disparaître tout acte de maltraitance. Pour cela, le
personnel doit pouvoir appréhender les situations les plus
difficiles. Nos salariés font face à des événements générant une
pression psychologique éprouvante. Ces formations permettent de
mieux comprendre certaines situations et donc de les accepter
plus facilement. Elles améliorent leur relation avec le résident
et sa famille.
Nous accompagnons aussi les soignants sur des thèmes tels que la prise en charge de la maladie d’Alzheimer, les soins palliatifs ou l’accompagnement de fin de vie. Le fait de savoir comment gérer ces événements particuliers leur permet de diminuer considérablement leur niveau de stress mais également, de pouvoir faire face avec sang froid à d’éventuelles situations d’agression. Les groupes de parole permettent également d’échanger avec la psychologue sur des situations douloureuses. Ainsi, sans parler directement de risques psychosociaux, nous y travaillons tous les jours.
En ce qui concerne la sécurité, quelles sont les
problématiques qui sont prioritaires dans votre
mission ?
Il y en a beaucoup mais je citerais en premier le risque
incendie. On a tous en tête un dramatique incendie dans une
maison de retraite ayant coûté la vie à un ou plusieurs
pensionnaires. Nous sommes donc très vigilants sur la performance
de nos systèmes de sécurité incendie (SSI). Et nous avons une
politique de formation systématique de tous nos personnels pour
leur apprendre à bien réagir en cas de déclenchement
d’alerte : comment effectuer correctement une levée de
doute, comment éteindre un début d’incendie, circonscrire une
zone de feu et évacuer les personnes en sécurité. Tous ces gestes
doivent devenir des réflexes et nous organisons régulièrement des
exercices de levées de doute, d’évacuation (chaque fois que
possible avec les sapeurs-pompiers) et d’utilisation des moyens
de secours (extincteurs).
Ensuite, nous sommes particulièrement attentifs à la qualité et l’entretien de nos réseaux d’eau chaude et de climatisation, pour éviter le risque de légionellose toujours dangereux dans nos établissements.
Enfin, nous avons engagé depuis plusieurs années une politique de rénovation de nos établissements qui datent pour les premiers des années 90 : mise en conformité des ascenseurs, amélioration des circulations dans les bâtiments, respect de la norme RABC afin de bien séparer le circuit linge propre/ linge sale…
Je gère également tout ce qui concerne la sécurité de nos résidents et se pose, pour des personnes âgées, de plus en plus le problème de la prévention des fugues. Nous travaillons donc sur tout ce qui concerne le contrôle d’accès et expérimentons par ailleurs dans certains de nos établissements un bracelet anti-fugue avec système de géolocalisation.