Pouvez-vous nous présenter l’ORS PACA ?
Créé au début des années 80 dans le cadre de la décentralisation,
l’Observatoire Régional de la Santé Provence-Alpes-Côte d’Azur
est une structure indépendante d’observation et de mise à
disposition d’informations sur la santé de la population
régionale. La France compte 28 ORS regroupés dans une fédération
nationale, la FNORS. Mais l’ORS PACA est original dans son
étroite collaboration avec l’INSERM UMR 912 dont elle partage les
locaux. Elle développe, de ce fait, un secteur de recherches en
sciences humaines, économiques et sociales.
La structure emploie entre 60 et 70 personnes qui se consacrent à
l'observation et à la valorisation des connaissances sur la santé
de la population régionale, à des activités de recherche et à la
production de connaissances nouvelles dans tous les domaines de
la santé publique : les cancers et leurs répercussions à
long terme, les problèmes de santé mentale, les maladies
transmissibles, la dépendance et les problématiques liées au
vieillissement….
On pense à vous surtout en terme de santé publique. Mais
vous intervenez également au niveau de la santé au travail.
Expliquez-nous.
Nous sommes convaincus que la santé publique est indissociable de
la sphère professionnelle et qu’il est indispensable de partager
le plus largement les connaissances. Nous avons développé trois
axes de travail qui sont complémentaires : 1/ valoriser des
données régionales et produire des indicateurs pour une aide à la
décision via un tableau de bord "santé, sécurité et conditions de
travail", régulièrement mis à jour à la demande de l'Etat, puis
de la Région et du Comité régional de prévention des risques
professionnels, 2/ mener des enquêtes sur les connaissances et
attitudes des médecins praticiens et des médecins du travail sur
les maladies et risques professionnels et, 3/ sensibiliser les
médecins praticiens aux maladies liées au travail, avec le
soutien de la DRTEFP et du Conseil régional PACA. Nous avons
ainsi mis en place une démarche pluridisciplinaire destinée à
créer du lien entre médecins praticiens et médecins du travail.
Cette démarche appelée Système d'information en santé travail et
environnement Provence-Alpes-Côte d’Azur (SISTEPACA) développe
des outils utilisables autant par les médecins de ville que par
les personnes concernées sur des problèmes émergents : TMS,
cancers professionnels, risques psychosociaux…
Des réunions médicales pluridisciplinaires "santé travail" sont organisées dans la région autour d’une problématique pour créer du lien entre les médecins praticiens, les médecins du travail, les médecins conseils et les acteurs du maintien dans l'emploi. Par ailleurs, nous mettons un certain nombre d’outils à leur disposition : un site Internet (www.sistepaca.org) avec un annuaire santé/travail… Le groupe de travail se réunit mensuellement et un Comité de pilotage une fois par an pour définir des actions ciblées. Pour les TMS, par exemple, nous avons édité une brochure envoyée à tous les praticiens de la région début 2009. Depuis le mois d’octobre, nous travaillons sur la problématique du maintien dans l’emploi afin d’améliorer la visibilité du réseau existant. Pour les tumeurs urinaires, fin novembre, tous les urologues et médecins généralistes de la région ont reçu une brochure d'aide au repérage des risques.
Une telle démarche, pluridisciplinaire et participative, est
inédite au niveau du réseau des Observatoires Régionaux de
Santé.
Pour quelles raisons avoir choisi de vous associer à
Préventica Méditerranée 2010 ? Comment préparez-vous ce
grand rendez-vous ?
C’est justement le travail de collaboration entre tous les
partenaires de la santé qui nous a amené à participer à
Préventica. Travaillant actuellement sur la thématique du
maintien dans l’emploi, nous nous sommes aperçus qu’il était
important de communiquer sur la visite de pré-reprise non
seulement auprès des médecins praticiens et médecins du travail,
mais aussi auprès des salariés des entreprises, qui sont au
centre des préoccupations autant des préventeurs que des
médecins. Nous souhaitons rencontrer les salariés pour leur
montrer que nos recherches s’adressent également à eux et qu’ils
ont accès aux outils. Ce volet de notre travail n’est pas encore
très développé et participe de la cohérence de notre action. Nous
rejoignons ici l’éthique des Salons Préventica : favoriser
l’échange entre tous les acteurs de la santé au travail, donner
des outils pour que chacun s’approprie les grandes thématiques
des risques professionnels.
À Marseille, nous proposerons deux conférences : l’une portant sur la présentation du SISTEPACA et son action en matière de TMS ; l’autre, en collaboration avec la Direction des risques professionnels de la CRAM, sur les cancers professionnels.