En quoi consiste l’étude que vous avez menée ?
Au quotidien, nous sommes en interaction avec beaucoup de candidats. Nous échangeons également régulièrement avec les entreprises. Au gré des échanges, nous nous sommes rendus compte du poids que pouvait représenter la reprise du travail après une période de congés ou de vacances. Nous avons voulu mesurer cette perception et avancer des éléments d’explication.
Quel constat faites-vous à travers cette étude ? Quelles causes avez-vous perçues ?
64% des professionnels se disent anxieux à l’idée de retourner au travail après leurs congés. Même en vacances, nombreux sont les collaborateurs à continuer de penser au travail. Selon eux, ils n’arrivent pas à profiter de leur droit à la déconnexion. Cela peut s’expliquer par le fait qu’ils soient seuls à occuper leur type poste au sein de l’organisation, qu’ils aient des sujets et dossiers en suspend ou bien que leur hiérarchie soit stricte. En toile de fond, la plupart des sondés disent craindre d’être submergés lors du retour au travail. De payer leurs congés, en quelque sorte. De plus, l’on constate que depuis la période Covid, beaucoup de travailleurs ont un ordinateur peuvent travailler partout, y compris chez eux. Et en étant toujours joignable, c’est encore plus difficile de couper du travail.
Quelles conséquences cela peut-il avoir sur leur expérience de travail ?
Lentement, les salariés concernés accumulent une charge mentale inconsciente. Ils ne profitent en réalité pas de leur période de repos. Et à leur retour, ils n’ont paradoxalement pas récupéré. Les congés deviennent ainsi source de frustration et d’anxiété. Le risque d’épuisement professionnel, de surmenage, de burnout sont bien réels. Même pour l’entreprise cela représente un risque de turnover important.
Que doivent faire les organisations pour éviter ce genre de situations ?
L’environnement de travail est hyper important. Un salarié qui s’épanouit dans ce qu’il fait aura toujours plaisir à revenir au boulot. De plus en plus de candidats sont en demande d’un équilibre de vie professionnelle et personnelle. Certaines entreprises adaptent déjà leur modèle, bien sûr, mais il faut en parler. Nous, en tant que managers et directeurs, devons penser ce droit à la déconnexion, même si certains secteurs et domaines d’activité ont moins de marge de manœuvre. Des responsables ont encore du mal à le concevoir car ils baignent dans cette culture du travail permanent. Des choses vont devoir être réinventées ou assouplies. Par exemple, 39% des répondants à cette enquête souhaiteraient que leur entreprise soit plus flexible sur les congés. De façon générale, nous conseillerions aux dirigeants de bien préparer les collaborateurs aux vacances : d’anticiper la rentrée, de prévoir les suites de l’absence sans mettre la pression au salarié. Car tout le monde doit pouvoir se reposer complètement. Il faut savoir poser les choses et faire un point avant les vacances. Ne pas laisser le salarié livré à lui-même. Les collaborateurs seront toujours plus sereins et rassurés de voir que la direction les accompagne.
En savoir plus :
- Site internet de Robert Walters
- Lien vers l’étude