Pouvez-vous nous présenter en quelques mots la COESS et
son rôle ?
La CoESS – Confédération européenne des
Services de Sécurité – est le syndicat professionnel européen qui
représente les intérêts communs de ce secteur auprès des
institutions européennes.
Ses adhérents sont les syndicats professionnels de la sécurité
privée dans les différents pays européens, dont 18 de l’Union
Européenne et 5 de pays européens non-UE. Ce secteur représente
près de 2.2 millions d’agents de gardiennage, 60 000 entreprises,
générant un chiffre d’affaires de plus de 34 milliards d’euros
par an.
Une partie importante du travail de la CoESS consiste à veiller à
ce que la législation européenne soit favorable à un
développement qualitatif du secteur.
Par ailleurs, la CoESS entreprend également des initiatives
telles que l’organisation du Sommet européen de la Sécurité, qui
a lieu tous les deux ans, et à l’occasion duquel est publié un
Livre Blanc.
Enfin, la CoESS est très active dans le domaine de la
normalisation, tant au sein du CEN (TC 439 – Services de Sécurité
Privée), qu’au sein de l’ISO (TC292). Le secteur est
très réglementé au niveau national, mais de manière disparate
d’un pays à l’autre. Par conséquent la normalisation permet de
définir de manière commune les critères indispensables pour
fournir un service de qualité.
La CoESS est également très engagée dans un dialogue social avec
UNI Europa et, à ce titre, est reconnue comme partenaire social
par l’UE. Dans ce cadre, la CoESS et UNI Europa ont publié un
manuel destiné à guider les acheteurs de services de sécurité à
choisir la meilleure offre selon des critères de fiabilité et de
qualité, et pas seulement de prix. Ce manuel peut être
téléchargé gratuitement et est disponible en 14 langues, dont le
français http://www.securebestvalue.org
Quels sont les grands chantiers en cours pour votre
structure ?
Tout d’abord, mieux faire connaître et
positionner la sécurité privée en tant que partenaire
incontournable de l’offre globale de sécurité à la société, aux
entreprises comme aux entités publiques, ainsi qu’aux citoyens.
Le développement des partenariats public-privé en Europe
démontre, en effet, que la sécurité privée joue déjà un rôle
essentiel dans la protection des entreprises, du transport et des
lieux de transit (aéroports, ports, gares, etc), des centrales
énergétiques, des lieux de loisirs, etc… la liste est longue.
Plus concrètement, nous venons de finaliser notre mise à jour du
Livre Blanc sur la Protection des Infrastructures critiques, dans
lequel nous mettons en exergue une quinzaine de partenariats
public-privé en Europe dans des lieux aussi différents que les
soins de santé et les centrales nucléaires.
Par ailleurs, nous participons à l’élaboration de la
réglementation européenne future en matière de
drones civils. Ceux-ci représentent une opportunité
pour le secteur, mais également une menace s’ils sont utilisés
par des personnes ou des groupes malintentionnés. Nous abordons
ces deux dimensions dans notre prise de position relative aux
drones civils.
Nos commissions de travail (10 en tout) sont actives sur un large
éventail de sujets qu’il est impossible d’énumérer ici, mais
qui concernent des sujets aussi variés que l’impact du flux de
migrants et de réfugiés sur notre secteur, la normalisation, la
sécurité maritime et portuaire, la sécurité aéroportuaire, les
infrastructures critiques, les drones civils, etc.
Que pouvons-nous apprendre des autres pratiques
européennes en sécurité privée?
La diversité des
pratiques est source de richesse et d’échange. Il n’y a pas
qu’une seule bonne manière d’aborder des thématiques et des
problèmes, et cette manière dépend d’un esprit, d’une culture, et
est donc propre à chaque pays. Il est donc extrêmement utile
d’avoir un éclairage sur la législation en vigueur dans les
autres pays d’Europe, notamment en matière de licences de société
et d’agents de sécurité privée, de durée et de contenu des
formations, des normes en vigueur. Les domaines dans lesquels la
sécurité privée délivre des services varient également d’un pays
à l’autre, ainsi que la nature et la qualité des relations
qu’elle entretient avec les autorités publiques. Ces éléments, et
bien d’autres encore, peuvent être utiles pour le secteur ainsi
que pour le législateur, car ils peuvent générer des bonnes
pratiques et stimuler le développement d’une vision de la
sécurité privée comme une partie intégrante de l’offre de
sécurité à la société en général.
La CoESS, par le biais de ses adhérents, cumule des centaines
d’années d’expérience et une vaste connaissance du secteur à
travers l’Europe, à l’image d’une encyclopédie vivante qui ne
cesserait de s’enrichir. Le site de la CoESS (www.coess.eu) est une
ébauche de ce savoir encyclopédique, et vous y trouverez,
notamment, des données chiffrées ainsi que les Livres Blancs
publiés lors des sommets. Vous pouvez également vous y inscrire
pour recevoir des informations régulières sur la CoESS et ses
activités.