On parle aujourd'hui régulièrement d'attaques
cybercriminelles dans les médias, mais ces incidents ne sont-ils
pas amplifiés par la presse ?
Bien au contraire. En
France, le risque cybercriminel est sous-estimé par la plupart
des entreprises. Beaucoup ont le sentiment d'être protégées parce
qu'elles ont mis en place des mesures de sécurité de leur système
informatique. Or la cybersécurité doit être considérée d'un point
de vue global par la direction de la sécurité car les attaques
peuvent prendre des formes multiples : attaque virales, blocage
des sites internet, ou tentative de fraude aux moyens de
paiement. La cybercriminalité est très mouvante et s'adapte en
permanence aux opportunités qui lui sont offertes.
Vous dîtes que la cybersécurité est la tête de pont
moderne entre sûreté et sécurité, qu'entendez-vous par là
?
La cybercriminalité peut être d'ordre incidentel
ou accidentel. En effet, une entreprise peut être victime d'une
attaque ciblée spécifiquement lancée contre elle dans un objectif
précis. Mais elle peut aussi être touchée "par hasard", un
cybercriminel lance un malware de façon massive et attend de voir
ce que cela rapporte. On est alors dans le domaine du risque
quasi-accidentel.
Quelle qu'en soit l'origine, c'est un risque qu'aujourd'hui
aucune entreprise, quelle que soit sa taille, ne peut plus
ignorer. Le système d'information est aujourd'hui au cœur de
notre fonctionnement. Les conséquences d'une cyberattaque peuvent
être gravissimes, en touchant même à la survie de l’entreprise.
Quel peut être le rôle de la direction sécurité dans ce
contexte ?
C'est un rôle central et majeur. La
sécurité doit être globale, de la sécurité bâtimentaire à la
cyber sécurité, en passant par la protection des voyageurs et des
expatriés. La direction sécurité doit veiller à tous les aspects
menaçant la sécurité de l'entreprises dans toutes ses formes,
traditionnellement la sécurité des personnes et des biens mais
aujourd'hui de plus en plus la sécurité des données ou la
sécurité des process. Par exemple dans l'agroalimentaire, la
traçabilité est essentielle et peut être intégrée dans les
missions sécurité.
La sécurité ne doit plus être considérée comme un centre de coût
mais comme un centre d'investissement nécessaire pour préserver
l'entreprise.