1 - Qu’est-ce que le RGPD ?
Le Règlement général sur la protection des
données (RGPD ou GDPR, pour General data protection
regulation en anglais) est le nouveau cadre européen
concernant le traitement et la circulation des données à
caractère personnel, ces informations sur lesquelles les
entreprises s’appuient pour proposer des services et des
produits.
Avant le RGPD, existait une directive sur la protection des
données personnelles qui date de 1995. Ce texte est abrogé par le
RGPD.
2 - Quel est l’objectif du RGPD ?
L’objectif de ce nouveau règlement européen est, d’une part de protéger les données des citoyens par une nouvelle réglementation plus actuelle et plus en phase avec les usages numériques d’aujourd’hui, et d’autre part, d’harmoniser le cadre juridique et les pratiques entre les différents pays européens
3 - Qui est concerné par le RGPD ?
Le nouveau règlement européen sur la protection des données concerne toutes les structures (entreprises privées, organismes publics, associations) opérant sur le territoire européen, qu’elles y soient basées ou pas. Quels que soient leur taille et leur secteur d’activité, les structures concernées devront se mettre en conformité avec les obligations réglementaires liées au RGPD, et ce avant la date fatidique du 25 mai 2018.
4. Quelles sont les données concernées ?
Le Règlement ne s’applique qu’aux « données à caractère
personnel » définies comme « toute information se
rapportant à une personne physique identifiée ou identifiable
».
Est réputée être une « personne physique identifiable »
une personne physique qui peut être identifiée, directement ou
indirectement, notamment par référence à un identifiant, tel
qu’un nom, un numéro d’identification, des données de
localisation, un identifiant en ligne, ou à un ou plusieurs
éléments spécifiques propres à son identité physique,
physiologique, génétique, psychique, économique, culturelle ou
sociale.
5. Quels sont les éléments communs entre la Loi Informatique et libertés et le RGPD ?
Le RGPD renforce certaines obligations déjà existantes concernant
la protection des données personnelles et en crée de
nouvelles.
Comme dans la précédente loi Informatique et Libertés, le RGPD
impose aux entreprises traitant des données personnelles :
- la légalité et la transparence du
traitement aux yeux de la personne concernée. Les
personnes dont les données personnelles ont été collectées
disposent de droits inaliénables : accès à l'information,
rectification, effacement, portabilité... Elles peuvent les faire
valoir à tout moment. Attention, dans le cadre du RGPD, le
consentement express aux traitements de ses données devra
impérativement être recueilli.
-
la cohérence des données traitées par rapport
à leur finalité précise, expresse et légale, il est interdit de
collecter ou de conserver des données sans lien avec la
finalité du traitement.
-
l’actualisation des données : les données
personnelles conservées doivent être exactes, précises et
actuelles. Le responsable du traitement des données est tenu
d'informer les personnes concernées en cas de violation de
leurs données personnelles (art. 34 du RGPD).
- La conservation des données : les données doivent être conservées durant une durée limitée, justifiée par la finalité du traitement.
6 - Quelles sont les nouveautés apportées par le RGPD ?
Alors que la Loi Informatique et Libertés obligeait à une
déclaration préalable de traitement des données, le RGPD instaure
un régime fondé sur la responsabilisation des entreprises.
Celles-ci devront à tout moment être en possession de l’ensemble
des éléments pour démontrer qu’elles respectent les
obligations.
Les Responsables de Traitement devront documenter leur activité
dans un Registre des Traitements qui sera
obligatoire pour les entreprises ou organisations de 250 salariés
et plus. Pour les entreprises de moins de 250 salariés, la tenue
de ce registre sera obligatoire seulement si le traitement :
- Comporte un risque pour les droits et des libertés des personnes concernées,
- N'est pas occasionnel,
- Ou porte notamment sur les catégories particulières de données.
Même hors de ces cas, il sera extrêmement conseillé, pour tous,
d’en tenir un.
En outre, le RGPD introduit deux nouvelles notions fondamentales
: la Privacy by design, qui consiste à intégrer
la protection de la vie privée dans la conception des outils
technologiques, et la Privacy by default, dont
l’objet est de garantir pour chaque collecte, par défaut, le plus
haut niveau possible de protection des données. Elles devront
être respectées pour la création et l’exploitation de chaque
traitement.
Autre aspect important du RGPD, la notion de
coresponsabilité : désormais, ce n'est pas le
seul "responsable du traitement" qui est juridiquement
responsable des données. Les sous-traitants et prestataires de
l'entreprise peuvent également assumer une responsabilité
directe. Le responsable du traitement doit s'assurer de la
conformité de ses fournisseurs, et les responsabilités sont
distribuées en fonction de la mainmise de chacun sur les données.
7 - Qu’est-ce que le DPO (Data Protection Officer) introduit par le RGPD ?
Le rôle du délégué à la protection des données (DPD, ou DPO pour
« data protection officer ») est précisé par les articles 37 à 39
du RGPD.
Le délégué est chargé de mettre en œuvre la conformité au
règlement européen sur la protection des données au sein de
l’organisme qui l’a désigné s’agissant de l’ensemble des
traitements mis en œuvre par cet organisme.
Sa désignation est obligatoire dans certains cas. Un délégué,
interne ou externe, peut être désigné pour plusieurs organismes
sous conditions.
Pour garantir l’effectivité de ses missions, le délégué :
- doit disposer de qualités professionnelles et de connaissances spécifiques,
- doit bénéficier de moyens matériels et organisationnels, des ressources et du positionnement lui permettant d’exercer ses missions.
8 - Dans quels cas une entreprise doit-elle obligatoirement désigner un DPO ?
La désignation d’un délégué est obligatoire pour :
- Les autorités ou les organismes publics,
- Les organismes dont les activités de base les amènent à réaliser un suivi régulier et systématique des personnes à grande échelle,
- Les organismes dont les activités de base les amènent à traiter à grande échelle des données dites « sensibles » ou relatives à des condamnations pénales et infractions.
Les organismes peuvent désigner un délégué interne ou externe à leur structure. Le délégué à la protection des données peut par ailleurs être mutualisé c’est-à-dire désigné pour plusieurs organismes sous certaines conditions. Par exemple, lorsqu’un délégué est désigné pour un groupe d’entreprises, il doit être facilement joignable à partir de chaque lieu d’établissement. Il doit en effet être en mesure de communiquer efficacement avec les personnes concernées et de coopérer avec l’autorité de contrôle.
9. Quelles actions sont à mettre en œuvre aujourd’hui pour assurer la mise en conformité des pratiques avec les nouvelles règles ?
Il importe d’auditer dès aujourd’hui les pratiques internes des
différents services de l’entreprise (marketing, RH, IT…), mais
également celles de ses partenaires.
Une étude des outils contractuels en place est également
nécessaire, s’agissant en particulier des contrats avec les
prestataires, des chartes internes, CGU, mentions d’information
lors de la collecte des données… pour s’assurer de leur
pertinence.
Une fois cet audit réalisé, les actions de mise en conformité
seront identifiées et pourront être initiées : mise en place d’un
registre, désignation d’un DPO, modification des contrats ou
clauses contractuelles, sécurisation des traitements, refonte des
CGU et formules d’information, etc.
Une cartographie des traitements et la mise au point d’un
référentiel des finalités et des traitements permettront de
comprendre l’état des pratiques, d’alimenter le suivi des
formalités et les évolutions nécessaires, et d’établir
l’existence de pratiques conformes et à jour au regard du RGPD en
cas de contrôle des autorités.
10- Quelles sont les sanctions en cas de non conformité au RGPD ?
Les organisations ont tout intérêt à respecter à la lettre le RGPD car les plafonds des sanctions sont particulièrement élevés : en cas d’infraction, des amendes jusqu’à 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires annuel mondial total de l’exercice précédent sont prévues pour l’organisme fautif, sachant que c’est le montant le plus élevé qui est retenu entre les deux cas de figure.
En savoir plus
- RGPD : se préparer en 6 étapes – CNIL
- Devenir délégué à la protection des données – CNIL
- Guide pour la cartographie de vos données - CNIL
- RGPD / GDPR : On répond à vos questions avec la CNIL, Vidéo You Tube
- Règlement Général sur la Protection des Données, Texte officiel – Union Européenne