Le médecin professionnel : un acteur essentiel de la santé au travail

 

Médecine du travail : de quoi parle-t-on ?

Le médecin du travail est un médecin salarié d’un établissement ou rattaché à un service de prévention et de santé au travail interentreprises (SPSTI). Son rôle est, entre autres, de prévenir les risques professionnels au sein de son organisation, de suivre la santé des travailleurs et, idéalement, d’assurer de bonnes conditions de travail. Concrètement, il effectue des visites médicales, veille les risques potentiels sur les postes de travail (sécurité, hygiène, accidents etc.), et peut suggérer des mesures si la situation le demande. Puisque sa mission consiste à éviter toute altération de la santé des travailleurs du fait de leur travail, la médecine du travail revêt une importance cruciale dans le monde professionnel, parfois sous-estimée. 

 

La médecine du travail en réformes

Du point de vue de l’application de ses prérogatives, le médecin du travail a vu évoluer en quelques années la nature de son travail quotidien. Des réformes récentes ont ainsi cherché à actualiser ses enjeux. C’était notamment le but du décret du 27 décembre 2016 relatif à la « modernisation de la médecine du travail », modifiant les modalités de surveillance de l'état de santé des salariés : rôle renforcé ; universalité des salariés suivis ; mise en avant de la collaboration et de la prévention etc. C’est à cette période que fut instaurée la visite d’information et de prévention (Vip), rendue obligatoire dans un délai de 3 mois pour tout salarié nouvellement recruté. Les réformes suivantes ont appuyé cette tendance. Pour tenir compte des besoins croissants de bien-être au travail post-Covid, la médecine du travail va devoir s’adapter à de nouveaux besoins.

 

Médecine du travail : les défis actuels


En pleine mutation, le domaine connait des défis variés, complexes, mais riches en opportunités.

 

La modernisation de la médecine du travail

La digitalisation fait partie des défis majeurs qui concernent les médecins du travail. Effectivement, l’avènement des nouvelles technologies offre de nouvelles opportunités pour le secteur. Téléconsultations, démarches numérisées et automatisées, outils en réalité virtuelle ou d’intelligence artificielle… si ce virage est correctement négocié au sein des entreprises, la modernisation de la médecine du travail pourrait améliorer l’efficacité du suivi des employés et la prévention des risques. 

 

Les défis très actuels de la santé au travail

C’est cette modernisation qui doit permettre au médecin de suivre l’évolution des risques professionnels, et palier (au moins en partie), la pénurie de praticiens. Depuis plusieurs années, la médecine du travail fait face à de nombreux défis. La diversification des risques évoqués plus tôt ainsi que les nouvelles préoccupations des structures (approches de prévention, nouveaux environnements de travail) ont élargi le champ d’action des médecins du travail. Leur approche doit être désormais plus globale et proactive que jamais.
 

 

La grande transformation de la médecine du travail


Une médecine du travail plus ouverte et collaborative

La première conséquence de ces enjeux fut l’ouverture de la médecine du travail par une plus grande collaboration inter et pluridisciplinaire. En effet, la médecine du travail travaille de plus en plus  en collaboration avec d’autres disciplines (médecine, psychologieergonomiemanagement etc). Dans le même ordre d’idée, dans les zones où le nombre de médecins du travail est jugé insuffisant par l’Agence régionale de santé, les médecins de ville peuvent participer au suivi médical des travailleurs. Ces passerelles doivent limiter les redondances d’examens mais surtout développer des solutions plus complètes et adaptées aux besoins des travailleurs.

 

Former les médecins du travail au suivi personnalisé

Enfin, l’efficacité de la médecine du travail sera assurée en resserrant la vigilance sur le salarié lui-même. En trois mots : suivi personnalisé et préventif. Les pistes d'amélioration du secteur consistent en la formation et la sensibilisation des praticiens sur divers sujets liés à la santé et à la prévention : santé mentale, RPS, nutrition, besoins spécifiques en fonction des profils et des antécédents. Par exemple, depuis le 1er janvier 2024, le médecin du travail peut consulter et alimenter le Dossier médical partagé (DMP) du salarié (contenu dans « Mon espace santé »), avec son accord ; et ainsi avoir accès à des informations plus précises et donc améliorer sa prise en charge. Comme nous l’écrivions dans l’un de nos dossiers, Investir dans des programmes de formation et de sensibilisation en médecine du travail « apparaît donc essentiel » pour répondre aux défis actuels et futurs en matière de médecine préventive. 

 

 

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