Les risques liés à l’émission de C.M.R. (Cancérogènes Mutagènes
et Reprotoxiques) ont été récemment mis en évidence auprès du
grand public, notamment via les questions soulevées par le
Bisphénol A et les phtalates.
Face à ces risques, certaines entreprises ont mis en œuvre des
produits de substitution, avant que la législation ne les y
oblige.
C’est le cas d’ARS PROVENCE, entreprise varoise spécialisée dans
les revêtements spéciaux, en particulier dans l’application de
résines synthétiques pour l’étanchéité de cuves et de
réservoirs.
Elle intervient, par exemple, dans l’application de résines
d’étanchéité à l’intérieur des cuves de vinification, des grands
réservoirs pour les stations d’épuration ou des bassins de
rétention d’eau.
Dès 2006, en partenariat avec son fournisseur de résine, et accompagnée par la Carsat Sud-Est, ARS PROVENCE a mené une politique volontariste de diminution des composants les plus toxiques contenus dans les résines synthétiques.
Anticiper la législation, et non la subir
L’activité d’étanchéité dans le secteur du bâtiment génère
les risques habituels de travaux sur chantier, notamment les
risques de chutes de hauteur. Le principal risque identifié reste
néanmoins de nature chimique : lors de leur application, les
résines génèrent des émanations de C.M.R et d’allergènes.
Soucieuse de la santé de ses salariés, l’entreprise ARS PROVENCE
procède à une veille technologique et travaille avec son
fournisseur pour limiter les expositions de ses collaborateurs
aux C.M.R.
Ainsi, le choix de remplacer dans la formule du revêtement
imperméabilisant les amines aromatiques, classées aujourd’hui
cancérogènes, par des amines aliphatiques a été mis en œuvre dès
2006 en devançant la législation, qui en a depuis interdit
l’usage.
Cette substitution, qui a réduit drastiquement l’émission des CMR pendant l’application de la résine, s’est néanmoins avérée plus délicate à mettre en œuvre, avec des limites de température et d’hygrométrie plus contraignantes. Elle a, par ailleurs, représenté un surcoût non négligeable et a nécessité le remplacement d’une machine-outil, qui n’était plus adaptée aux nouvelles formules.
Malgré ces contraintes, le choix de la sécurité et de la qualité
a été fortement défendu par l’entreprise ARS PROVENCE : la
gérante, Fabiola BACK-GORTAZAR, rappelle qu’il a fallu
« faire preuve de pédagogie auprès des salariés, mais
surtout auprès des clients».
Dans le milieu viticole en particulier, elle s’est attachée à
expliquer, sensibiliser et comparer les fiches de sécurité des
produits pour convaincre les clients des avantages de la nouvelle
formule.
Plusieurs années après, cette démarche s’est avérée très positive. Elle confère aujourd’hui un véritable avantage concurrentiel à l’entreprise ARS Provence. En effet, les mentalités ont évolué, les clients sont désormais mieux sensibilisés aux risques chimiques et Madame BACK-GORTAZAR constate que : « nous avons une longueur d’avance sur ces questions, nous pouvons nous positionner en conseil vis-à-vis de nos clients. Par exemple, quand des contrôles concernant l’émanation de phtalates ont été demandés pour certains marchés viticoles à l’export, nous étions prêts, nous pouvions apporter la solution technique »
La prévention des risques, moteur de la stratégie d’ARS PROVENCE
ARS Provence tient à conserver sa position de précurseur et de nombreux points font l’objet d’une démarche continue d’amélioration, en partenariat avec la Carsat Sud-Est : le suivi des heures d’exposition des salariés, la ventilation des locaux mais surtout une veille technologique permanente. Ainsi, l’entreprise travaille actuellement au remplacement des produits de nettoyage par des formules sans solvants.
L’entreprise joue également un rôle actif dans la sensibilisation
des acteurs tels que les cabinets d’œnologie. Elle participe à
des études sectorielles en partenariat avec l’Institut Français
de la Vigne et du Vin – Centre du Rosé, dans le cadre d’une
expérimentation sur la migration des phtalates et du bisphénol
A.
« Je pense que la prévention des risques
professionnels fait partie intégrante d’une démarche globale de
qualité. Fiabilité, traçabilité, innovation : tout cela nous
tire vers le haut, c’est notre stratégie d’entreprise »
résume Madame BACK-GORTAZAR.
> A propos d’ARS
Provence :
ARS Provence est présente depuis 1994 sur le marché des
revêtements spéciaux. Elle traite en particulier l’étanchéité de
cuves et réservoirs dans les domaines vinicoles, les stations
d’épuration, et l’eau potable. Implantée à Cuers, dans le Var,
l’entreprise emploie 17 personnes.
http://www.arsprovence.fr/
1.Une amine est un composé organique dérivé de l'ammoniac dont certains hydrogènes ont été remplacés par un groupement carboné. Les amines aromatiques sont composées de dérivés d’hydrocarbures tels que le benzène. Les amines aliphatiques sont des composés organiques dans lesquels un atome d’azote est directement lié à un ou plusieurs atomes de carbone.