Cadences accélérées, gestes répétitifs, circulation dans des
entrepôts géants : autant de facteurs généralement associés
au travail dans les entrepôts logistiques de distribution et de
vente en ligne. Toutes ces contraintes génèrent des risques
d’accidents, mais également de troubles musculo-squelettiques et
de stress élevé.
L’outil logistique de DAMART France se situe à Hem, non loin du
siège social de la société roubaisienne : 450 personnes
travaillent dans ce bâtiment, qui couvre une surface totale de
56.000 m2.
Des travaux de réaménagement importants sont actuellement en
cours, menés dans un double objectif de modernisation et
d’amélioration des conditions de travail des collaborateurs.
Nous avons rencontré Hervé PIVET, DRH de Damart, afin de
détailler la démarche suivie pour ce projet ambitieux, qui a
nécessité un investissement de 5 millions d’euros.
Une démarche impliquant tous les acteurs
L’activité de DAMART représente 6 millions de colis envoyés chaque année ainsi que 8 millions d’articles vendus annuellement au sein du réseau qui compte 85 points de vente. Tous ces produits textiles transitent par la plateforme logistique de Hem. Mi-2014, la décision est prise de remanier et de moderniser cet outil stratégique pour l’activité du groupe. La performance du service client est bien sûr dans la ligne de mire, mais l’amélioration des conditions de travail fait partie intégrante du cahier des charges.
La nécessité de revoir intégralement les méthodes et l’outil de travail passe par une appropriation collective du sujet. Des groupes de travail sont constitués, regroupant des salariés volontaires, des managers, des membres du CHSCT et du service de santé au travail, ainsi qu’un ergonome spécialement missionné par l’entreprise.
Les différents métiers sont passés en revue :
- Réception des produits,
- Préparation des commandes (souvent dénommé « picking »),
- Emballage et expédition des colis et des cartons.
Une analyse de chaque poste de travail est réalisée afin d’optimiser les gestes et postures correspondants ainsi que de limiter les déplacements inutiles.
« Le cahier des charges tient compte des caractéristiques de l’équipe : 20% de l’effectif étant âgé de 55 ans et plus, les postes d’emballage ont été revus pour travailler en position assise. », précise Hervé Pivet. Un poste-prototype a été installé et testé afin d’étudier les positions et les différentes contraintes, notamment grâce à l’expertise de l’ergonome. Des modifications ont été demandées et réalisées avant d’arriver à un modèle satisfaisant.
Pour assurer le suivi du projet, le CHSCT s’est beaucoup impliqué en organisant une réunion extraordinaire par mois, permettant de mesurer les avancées et de suggérer des améliorations au fur et mesure.
L’organisation du travail comme levier de prévention des risques
Grâce à cette méthode impliquant toutes les parties prenantes dans les décisions, des avancées concrètes ont pu être réalisées :
De nouveaux équipements sont installés :
- Achat de 60 chariots fabriqués sur-mesure pour une ergonomie adaptée.
- Mise en place d’un nouveau système automatisé de trieurs à pochettes, avec l’installation de rails aux plafonds afin de convoyer ces pochettes approvisionnées ensuite par les préparateurs de commandes.
De façon transversale, l’organisation du travail est entièrement remaniée : la plateforme est désormais organisée par zones, ce qui permet de limiter les déplacements. Une personne doit ensuite prélever les articles dans les chariots puis les scanner un par un, ce qui entraîne des mouvements très répétitifs. La décision a dont été prise de découper ce poste en missions : ainsi la même personne ne sera pas affectée une journée entière à ce poste.
Grâce à ces nouveaux équipements, le métier de picking va évoluer, permettant de réduire le nombre moyen de kilomètres parcourus quotidiennement d’environ 30%, passant de 11 à 7 kilomètres.
La période de transition représente un enjeu important puisque l’activité doit continuer à tourner pendant les travaux de réaménagement. La communication interne est privilégiée avec un point journalier réalisé sur les opérations en cours, afin d’éviter toute mauvaise surprise. L’organisation du travail a également été modifiée provisoirement : de nombreux salariés ont accepté de décaler leurs horaires plus tôt dans la matinée afin de faciliter les interventions d’entreprises extérieures en deuxième partie de journée. Là encore, le dialogue a permis de trouver des solutions, parfois au cas par cas pour les salariés ayant des contraintes importantes.
Les avantages escomptés allient une promesse de délais et de
qualité en termes de service client, et une diminution de la
pénibilité au travail. Comme l’explique Hervé PIVET,
« la prévention des risques ne passe pas
seulement par la révision des outils, mais aussi par la refonte
de l’organisation ».
A propos de DAMART :
Depuis 1953,
DAMART crée des vêtements de qualité qui allient style et
technicité, avec en particulier des produits innovants, qu'il
s'agisse de vêtements chauds pour affronter l'hiver ou de
vêtements respirants pour les beaux jours. DAMART France emploie
1800 salariés et génère un CA annuel de 300 millions d’euros.
Aujourd’hui DAMART appartient au groupe Damartex (enseignes
Damart, DamartSport, Happy D. by Damart, Afibel, Maison du
Jersey, Coopers of Stortford, Jours Heureux, Delaby et Sedagyl),
qui développe une stratégie omni-canal différenciée selon
l’enseigne et le pays. Il est principalement présent en France,
Grande-Bretagne et Belgique.
www.damartex.com