Selon le SNES et l'USP, le rapport public annuel 2018 de la Cour des Comptes, et notamment sa partie " Les activités privées de sécurité : une contribution croissante à la sécurité publique, une régulation insuffisante " est le signe en premier lieu de l’intérêt renouvelé des pouvoirs publics pour la sécurité privée, reconnue comme partenaire à part entière de l’État dans sa mission régalienne de sécurité intérieure.
Le rapport pointe à juste titre le problème de l’atomisation du secteur, de la concurrence sévère qui conduit à des prix bas et des marges moyennes de 1%. Cet état du marché grève les marges de manoeuvre des entreprises pour financer la montée en qualité de l’offre.
Le rapport reconnaît notamment que « Les donneurs d’ordre
publics entretiennent la faible qualité des prestations
fournies en retenant fréquemment à l’issue des appels à la
concurrence les entreprises les moins-disantes et pas forcément
les mieux-disantes. » C’est là un réquisitoire de longue
date des organisations professionnelles qui se voit légitimé par
la Cour des comptes : l’aspect qualitatif des prestations doit
être mieux valorisé par les acheteurs publics comme privés.
Au-delà, il est nécessaire de sortir de la logique du seul coût
horaire.
À ce titre, le SNES et l’USP soutiennent avec enthousiasme et
grand espoir de rapide mise en oeuvre la proposition d’une
responsabilisation des donneurs d’ordre.
Parmi les pistes de professionnalisation du secteur évoquées, le développement de perspectives de carrière ainsi que le développement du management intermédiaire sont des idées partagées par l'ensemble du secteur. Les entreprises souhaiteraient pouvoir mettre en oeuvre ces évolutions, mais l’augmentation inévitable du coût des prestations que cela entraînera est aujourd'hui incompatible avec la spirale déflationniste que connaît le marché.
Le rapport revient également sur des insuffisances dans la
régulation ou le contrôle de la profession de la part du CNAPS.
Le renforcement du contrôle de l’accès à la profession, la lutte
contre la fraude et la meilleure sécurisation des cartes
professionnelles sont de la compétence exclusive du CNAPS et les
entreprises sont demandeuses d’une véritable rigueur dans les
contrôles afin que la carte professionnelle constitue une
véritable garantie.
Dans leur communiqué, l'USP et le SNES affirment leur soutien aux
efforts du CNAPS en faveur de la régulation et de la moralisation
du secteur : " La volonté de renforcer la tutelle du
Ministère de l’Intérieur reviendrait à casser le modèle du CNAPS,
qui a pourtant fait ses preuves et considérablement gagné en
maturité au cours de ses six années d’existence, grâce à
un dialogue responsable et équilibré entre les acteurs de la
sécurité en France."
Les deux organisation professonnelles appellent enfin à l’instauration d'un " Plan de modernisation pour d’une part aider au financement des formations, d’autre part développer l’intégration de technologies dans l’offre et enfin renforcer l’encadrement intermédiaire. C’est ainsi que nous répondrons pleinement au souhait du ministre, tel que mentionné récemment lors des 5 e Assises de la sécurité privée, de voir s’établir un continuum de sécurité entre les forces publiques, les polices municipales et la sécurité privée au profit de nos concitoyens."