L’INRS a publié le 8 mars les résultats d’une étude réalisée par l'institut LH2, du 8 au 22 décembre 2010, sur les risques professionnels dans les entreprises de moins de 50 salariés. Celle-ci révèle un manque de préoccupation et de connaissances dans le domaine des risques professionnels. Quand on sait que les structures de moins de 50 salariés représentent 98% des entreprises relevant du régime général, on imagine l’urgence pour tous les acteurs de la prévention à se mobiliser.
Les travailleurs indépendants, les TPE (- de10 salariés) et les
PE (- de 50 salariés) ne présentent pas du tout les mêmes
caractéristiques de fonctionnement. De ce fait, leur degré de
préoccupation pour les questions de santé au travail varie
également selon la taille de l’entreprise (il augmente en même
temps que les effectifs), mais aussi en fonction du secteur
d’activité. Ainsi, 34% des dirigeants des entreprises de 1 à 9
salariés considèrent que leur activité ne présente pas de risque
pour leurs salariés contre 11% seulement des chefs d’entreprises
de 10 à 50 salariés. Parmi ces derniers, 46% déclarent même avoir
un Document unique à jour. La priorité des PME va plutôt vers les
questions commerciales ou financières, la maîtrise des risques
n’arrivant qu’en 3e position. Les plus préoccupés par les
questions de santé au travail étant les entreprises du bâtiment (48%).
La perception des risques par les dirigeants des petites
entreprises est intéressante à relever dans cette étude :
ils ont un avis sur les risques encourus par les salariés
français de manière générale (RPS, accidents, risques chimiques
sont les facteurs les plus souvent cités) mais ne considèrent pas
que ces mêmes risques soient présents au sein de leurs
structures. Concernant les risques pour leurs salariés, ils
mentionnent en premier lieu le risque
routier (18% spontanément et 50% en assisté) puis les risques
liés à l’activité physique (15% et 43%) et les chutes (7% et 40%).
Observons cependant que les risques sont différents selon le
secteur et la taille de l’entreprise.
Pour pallier ces risques, l’ensemble des entreprises concernées
par l’étude privilégie l'adaptation des équipements de travail
(53%), devant la mise en place d’EPI (46%) et l’analyse des
accidents et incidents donnant lieu à des mesures de prévention
(43%). La réorganisation du travail et la mise en place de
formations arrivent en dernière position (24%). Les petites
entreprises (10-50 salariés) ont davantage mis en place le
Document Unique (83%).
Enfin, l’étude renseigne sur les interlocuteurs privilégiés des PME/TPE en cas de problème de santé ou de sécurité. On y apprend qu’elles se rapprochent surtout des services de santé. Viennent ensuite les organisations professionnelles pour lesquelles le taux d’adhésion est variable : l’affiliation à un organisme professionnelle concerne essentiellement les entreprises de plus de 10 salariés et celles du BTP.
Fort de cette enquête, qui conforte les éléments recueillis par ailleurs (enquêtes, recherches, retours d’expériences…), l’INRS a défini des axes de travail prioritaires pour ces entreprises et mène des actions expérimentales. Il y apparaît fondamental de développer des approches par secteurs d’activité et métiers (adaptées à leurs pratiques professionnelles), d’engager des partenariats avec les organisations professionnelles, les centres techniques, les pôles d’innovation, la CNAMTS, les CARSAT… (élaborer des démarches « métiers » concertées), d’améliorer la diffusion d’outils et méthodes sur mesure pour ces entreprises.
Plus d’infos :
Enquête INRS :
« Santé et sécurité au travail dans les petites
entreprises : quelle prévention ? »
http://www.inrs.fr/inrs-pub/inrs01.nsf/IntranetObject-accesParReference/INRS-FR/$FILE/fset.html