Afin de faciliter la libre circulation des produits, l’Europe
s’est attachée à parler un langage commun en imposant des normes
européennes de classement au feu, puis des normes d’essais de
produits et des ETAG ou en préconisant des CUAP. A cela, d’autres
réglementations sont venues s’ajouter : REACH, le règlement
CLP, etc. Bien évidemment, toutes ces réglementations sont une
source de progrès pour les Européens sur le respect d’une
sécurité identique des produits, sur le plan toxicologique et
environnemental, mais aussi dans l’esprit des réglementeurs, une
source de concurrence plus accrue pour le plus grand bénéfice du
consommateur. Restent plusieurs difficultés pour les membres de
notre groupement pour se mettre en conformité :
- l’accès à des matières premières enregistrées dont on ne sait
si elles seront encore sur le marché d’ici quelques années,
- les efforts de R&D liés à la reformulation des
produits,
- le coût de l’ensemble des tests pour la prise en compte des
nouvelles réglementations.
A un moment donné, il faudra bien supporter ce financement !
Tous nos adhérents ne sont pas égaux devant la réglementation,
seuls les plus gros acteurs internationaux ayant des parts de
marché très significatives pourront assumer ces dépenses ou
investissements. Les autres disparaîtront freinant ainsi la
concurrence. Après l’industrie du textile, les ennoblisseurs,
quels seront les sinistrés de demain ?
Que fait le GTFI ?
Il saisit comme une opportunité ces changements afin de
mutualiser les connaissances des évolutions de la profession avec
ses adhérents. Il participe aux travaux réglementaires, alerte
les autorités et fait entendre sa voix dans un contexte
économique difficile.
Mais aussi et surtout, il demande aux Pouvoirs Publics de
faire appliquer les réglementations qu’ils votent.
La France a une réglementation complète et pertinente en terme de
protection incendie en Europe, elle est pourtant l’un des plus
mauvais élèves dans son application.
« Il ne faut pas surenchérir le coût du marché de la construction
» entend-on, il faut préserver les emplois… Oui, mais
lesquels ? Ceux qui depuis toujours se battent en France et
en Europe pour améliorer la situation en fabriquant, distribuant
ou mettant en oeuvre leurs solutions ou ceux qui importent. Dans
ce contexte, être une TPE/PME française innovante relève d’un
exercice d’équilibre difficile.
Le GFTI milite donc plus que jamais pour une approche raisonnée,
concertée avec les différents acteurs, pour que la sécurité
incendie soit plus respectueuse de l’homme et de l’environnement,
mais aussi des emplois concernés et des consommateurs finaux
Jean Sauttreau - Administrateur