Le Ministère de l'Ecologie vient de publier une synthèse, basée sur l'analyse de 850 accidents, afin de dégager les installations les plus ciblées et leurs vulnérabilités, les motivations et méthodes des malfaiteurs ainsi que des points de vigilance et axes de progrès dans la lutte contre ces attaques.

4% des accidents survenant dans des ICPE sont liés à la malveillance. Dans 77% des cas, la malveillance se concrétise par un incendie impliquant dans 49% des cas un rejet de matières dangereuses ou polluantes. Dans 84% des cas, les accidents ont entraîné des pertes économiques et de surcroît, une pollution de l'environnement dans 46% des cas.

Quelles sont les motivations les plus couramment rencontrées pour commettre ces actes de malveillance ?
On retrouve dans l'analyse de ces accidents trois motivations principales. En premier lieu, l'acte de malveillance exprime un mécontentement : relations avec le voisinage d'une scierie, riverains en colère contre une installation de déchets productrice de nuisances... La deuxième motivation est le vol de matières ou d'objets à valeur commerciale, typiquement des pièces automobiles dans une casse, ou des substances chimiques dans une usine chimique. Les malfaiteurs mettent le feu pour effacer les traces de leur passage et c'est l'accident. Troisième motivation, le dépôt sauvage d'objets encombrants ou dangereux (obus, détonateurs, produits chimiques toxiques...) dont on ne sait que faire... ees actes commis principalement dans des déchetteries, peuvent conduire à une pollution, une explosion ou à un incendie.

Quelles mesures pour prévenir les actes de malveillance ?
Le Ministère énonce une dizaine de mesures simples pouvant mettre un frein aux actes de malveillance :

  • Renforcer les clôtures (remplacement du grillage par un bardage métallique ou un voile béton, ajout de fils barbelés...) et contrôler régulièrement leur intégrité
  • Renforcer les procédures de contrôle d’accès au site
  • Mettre en place ou renforcer les systèmes instrumentés de surveillance, notamment pendant les périodes hors activité : alarme anti-intrusion, vidéosurveillance, systèmes avec détection de mouvement ou détection de chaleur
  • Mettre en place ou renforcer le gardiennage (augmentation de la fréquence des rondes ; passage à un gardiennage assisté par un chien)
  • Mettre en sécurité les sites fermés : condamner les accès, supprimer tous les équipements et produits résiduels
  • Protéger les équipements vulnérables : déplacer les équipements sensibles hors des zones isolées; lorsque cela est possible, supprimer les stockages en plein air de produits à risque
  • Repérer les signaux d’alerte (occurrence de plusieurs attaques similaires dans les environs ou dans plusieurs sites appartenant à un même groupe industriel) et prendre en compte le retour d’expérience (corriger les lacunes de sécurité révélées par des accidents antérieurs sur son site ou sur des sites équivalents : clôtures, configuration des stockages...)
  • Mettre en place des relations régulières avec les forces de sécurité intérieure (police nationale ou gendarmerie nationale) pour que ces dernières connaissent mieux les installations sensibles, les dispositifs de sûreté et les points de vigilance spécifiques à chaque site.

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