La loi de financement de la sécurité sociale du 20 décembre 2010 vient d'être publiée au Journal officiel. Adoptée avec un objectif majeur : celui de réduire le déficit public, elle prévoit de faire des économies. Pour ce faire, elle envisage un apport de nouvelles ressources (annualisation du calcul de la réduction Fillon, renforcement de la taxation des stock-options, des retraites chapeaux, des indemnités de rupture du contrat de travail…), compte sur la réforme des retraites et des modifications importantes de l’assurance maladie.
Amiante
La loi de financement de la sécurité sociale de 2011 prévoit
un allongement à 10 ans du délai de prescriptions pour
les victimes de l'amiante. Ainsi, l'article 92
modifie le régime de prescription applicable aux demandes
d'indemnisation portées devant le FIVA (fonds d'indemnisation
des victimes de l'amiante). Le point de départ du délai de
prescription est fixé à la date du premier
certificat médical établissant le lien entre la maladie et
l'exposition à l'amiante ou constatant une
aggravation. Les certificats médicaux établis avant le 1er
janvier 2004 sont réputés l'avoir été à cette même
date afin de permettre aux victimes d'agir et la loi prévoit
également un délai supplémentaire de trois ans (Ã
compter du 1er janvier 2011) pour les victimes dont les droits
ont été prescrits.
Partenariat entre services de santé au travail et
services prévention des caisses
Afin de mieux prévenir les risques professionnels,
l'article 95 prévoit que des conventions de partenariat
sont désormais conclues entre les services de santé
interentreprises et les services de prévention des risques
professionnels des caisses de sécurité sociale. Les
informations seront partagées dans le respect des missions de
chacun (exclusion des informations personnelles des salariés).
Formation durant un arrêt de travail
L'article 84 de la loi autorise un salarié à suivre
une formation professionnelle durant un arrêt de travail. Il
suffit que son arrêt de travail soit compatible avec la durée
de sa formation et que le médecin traitant informe le médecin
du travail. Durant la formation, le contrat reste suspendu,
précise le texte. Cette règle vaut pour un simple arrêt
maladie ou un arrêt consécutif à un accident du travail
ou une maladie professionnelle.
Lutte contre les fraudes
La loi de financement de la sécurité sociale lutte contre
les fraudes de manière plus intensive : en cas de sinistre
professionnel concernant un travail dissimulé, les frais
supportés par la branche AT-MP passent à la charge de
l’employeur. La pénalité financière appliquée aux
employeurs ne déclarant pas les accidents de travail est
étendue aux fausses déclarations.
Préretraite pénibilité
Les salariés exerçant des métiers pénibles pourront partir
à la retraite dès 60 ans (mesure qui devrait coûter 35
millions d’euros en 2011). Le Fonds national de soutien à la
pénibilité sera lui alimenté par une contribution de 10
millions d’euros (articles 100 et 101). Des dépenses que
les entreprises retrouveront dans leur taux AT.Â
Remboursement
Il est également prévu une diminution de 5% du taux de
remboursement des médicaments à vignette bleue
(actuellement remboursés à hauteur de 35%) et de certains
actes hospitaliers.
> Agriculture : mesures préventives et
incitatives
Concernant le régime agricole, l'article 96 de la loi de
financement de la sécurité sociale prévoit des mesures
incitatives. D'une part par l'instauration de cotisations
supplémentaires. Comme dans le régime général, la
cotisation accidents du travail pourra être majorée sans
injonction préalable dans certaines situations
particulièrement graves de risque exceptionnel. Les détails
seront définis par arrêtés. D'autre part par l'accord de
subventions pour les entreprises éligibles aux programmes de
prévention nationaux et à condition que le CHSCT (ou
à défaut les délégués du personnel) aient été
informés des mesures de prévention avant leur mise en
œuvre.
L’arrêté du 22 décembre 2010 (Journal officiel du 28
décembre) fixe pour 2011 le montant annuel des cotisations
dues par les chefs d'exploitation ou d'entreprise agricole au
titre du régime de l'assurance obligatoire des non-salariés
agricoles contre les accidents du travail et les maladies
professionnelles. Le montant varie suivant les catégories de
risques : de 331,05 € pour la catégorie A
à 359,84 € pour la catégorie E (pour les chefs
d'exploitation à titre principal ou exclusif). En ce qui
concerne les collaborateurs, les aides familiaux et les
associés d'exploitation, les cotisations sont calculées en
pourcentage de celles dues par les chefs d'exploitation ou
d'entreprise agricole.
Sources :
- http://www.actuel-hse.fr/
- http://www.lafranceagricole.fr/
- http://www.eurojuris.fr/