Les médecins connaissent une augmentation sans précédent des
agressions verbales, vols, menaces… : 920 actes de violence
ont été signalés en 2010 contre 512 en 2009, selon une étude de
l’Observatoire de la sécurité des médecins et d’Ipsos.
Un état des lieux que le Conseil National de l’Ordre des Médecins
(CNOM) juge extrêmement préoccupant. Il souhaite la mise en place
rapide de mesures pour garantir la protection au quotidien des
professionnels de santé.
La hausse des violences concerne tous les départements et toutes
les disciplines. Notons tout de même une plus grande exposition
des généralistes : 62% de victimes recensées alors que cette
catégorie de praticiens ne compte que pour la moitié seulement
des médecins. Concernant les spécialistes, les plus exposés sont
les ophtalmologues (7%), les médecins du travail (4%) et les
psychiatres (3%). L’étude révèle également une augmentation du
nombre de femmes médecins victimes d’agressions (43% en 2010
contre 37% en 2009).
Les incidents prennent surtout la forme d’agressions verbales et
de menaces (53%), de vandalisme (12%), de vols ou tentatives de
vol (25%). Les agressions physiques diminuent légèrement (13% en
2010 contre 16% en 2009). Enfin, le CNOM estime qu’environ 70%
des motifs d'incidents sont liés à l'exercice médical du
praticien et 30% relèvent de la violence à laquelle il est
confronté à l’instar de n'importe quel autre citoyen.
Le reproche d’une mauvaise prise en charge, les tentatives de
vols, le refus de prescription ou un temps d’attente jugé
excessif comptent parmi les explications de violence les plus
souvent citées.
Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l’Emploi et de la
Santé, se dit préoccupé par l’accroissement des situations de
violence à l’encontre des professionnels de santé. Avec Claude
Guéant et Michel Mercier, il veut aboutir rapidement à la
signature d’un protocole Santé, Intérieur, Justice sur les points
suivants : extension des protocoles hospitaliers aux
professionnels de santé libéraux (diagnostic de sécurité et
mesures de prévention), mise en place de procédures d’alerte au
niveau local, facilitation du dépôt de plainte par un recueil sur
place ou sur rendez-vous, création d’une filière d’accès
privilégiée dans les commissariats pour les professionnels de
santé, l’incitation à l’installation des caméras publiques de
vidéoprotection aux abords des cabinets médicaux.
Il réunit le 4 avril prochain l’ensemble des acteurs concernés
(CNOM, syndicats professionnels, ministère de l'Intérieur et de
la Justice).
Plus d’infos :
http://www.conseil-national.medecin.fr/