Alors qu’ils représentent un capital immatériel de premier plan,
les dirigeants indépendants sont les grands oubliés des
statistiques nationales sur la santé au travail : pas
évident, donc, de connaître leur état de santé, leurs risques,
leur état psychologique et leur bien-être professionnel.
Pour pallier ce manque d’indicateurs, le Centre des jeunes
dirigeants (CJD) de Malakoff Médéric et l’Observatoire Amarok,
ont réalisé, en octobre 2011, une enquête téléphonique auprès de
700 patrons de PME et TPE (entreprises de 3 à 249 salariés). On y
apprend que les patrons de petites et moyennes entreprises vont
plutôt bien.
81 % des dirigeants de PME et TPE sont en bonne santé. En
revanche, 32 % de ces patrons disent « s’être sentis
stressés en permanence et souvent au cours des deux dernières
semaines ». Ce chiffre représente une réalité méconnue et
légèrement inférieure à celle des salariés : en effet, à
titre de comparaison, une récente enquête du groupe montre que le
stress touche 48 % des salariés et 40 % des cadres.
Un chiffre raisonnable lorsqu’on le met en parallèle avec un
contexte économique incertain et la charge de travail énorme qui
incombe aux patrons de PME et TPE : 66 % avouent
travailler plus de 50 heures par semaine et 57 % six jours
et plus par semaine.
Malgré cette charge de travail, leur état de santé tout comme
leur état psychique sont donc plutôt bons : 81 %
d’entre eux disent n’avoir jamais ressenti ni déprime ni
sentiment d’isolement (comparativement, 40 % des salariés et
cadres répondent de la même façon à cette question).
Les patrons de petites structures déclarent néanmoins un certain nombre de pathologies récurrentes :
- Troubles musculo-squelettiques (61,6 % des sondés),
- Reflux gastriques (12 %),
- Hypertension artérielle (8,7 %),
- Maux de tête (surtout pour les femmes)
- …
L'étude met également en avant les différences de
« comportement » entre hommes et
femmes :
- les femmes ont un meilleur suivi médical et dentaire que les
hommes,
- 85,5 % des femmes font attention à leur équilibre
alimentaire, contre 73 % pour les hommes,
- les dirigeants hommes consomment plus de tabac et d'alcool que
les femmes,
- Les femmes sont plus sujettes aux troubles du sommeil
(29,3 %) que les hommes (21,7 %).
Cette enquête est une première étape. L’action commune du Centre des jeunes dirigeants (CJD) et d'Amarok va se poursuivre par :
- une deuxième étude visant à montrer la corrélation entre les problématiques du chef d'entreprise et son état de santé physique et psychologique
- une observation étendue à 380 dirigeants de TPE/PME, tous âges confondus.