Les agressions dont sont victimes les sapeurs-pompiers sont en augmentation constante : en dix ans, avec 1 914 agressions de plus en 2017 qu’en 2008, elles ont connu une hausse de 213 %. Les statistiques des cinq premiers mois de l’année 2019, supérieures de 50 % à celles relevées sur la même période au cours de l’année 2018, confirment cette augmentation tendancielle.
Pour Philippe Bas, président de la commission, « les violences à l’égard des sapeurs-pompiers s’aggravent. Les pouvoirs publics ne peuvent rester sans réaction face à cette évolution. Avec les propositions adoptées aujourd’hui par la commission des lois, des réponses concrètes et opérationnelles sont apportées afin d’assurer aux femmes et aux hommes qui œuvrent quotidiennement pour le secours de nos concitoyens la sécurité que nous leur devons ».
Les propositions de la commission s’ordonnent autour de trois volets :
Agir en amont pour limiter la menace
Comme le
Gouvernement, la commission des lois préconise le lancement d’une
campagne de sensibilisation à la situation des
sapeurs-pompiers. Comme le souligne Catherine
Troendlé : « En tant que présidente du Conseil
national des sapeurs-pompiers volontaires et membre de la Mission
volontariat [mission créée par le ministère de l’intérieur
pour soutenir le volontariat], j’appelle à ce que cette
campagne adopte un ton juste. Une campagne « choc »
n’est pas la solution car elle risquerait de décourager les
vocations ».
Mieux agir pendant l’agression pour en limiter les
effets
La commission appelle notamment à une meilleure définition des
missions des sapeurs-pompiers en établissant une ligne de
partage claire avec celles des SAMU. Elle souhaite
également une meilleure coordination avec les autres
acteurs de la sécurité et de la santé, comme le relève
Loïc Hervé : « Une coordination efficace
et complète entre les pompiers, le SAMU et les forces de sécurité
intérieure est primordiale. La sécurité des pompiers nécessite
une union « bleu-blanc-rouge ». Cette
coordination passe par la création de centres d’appel
communs aux SAMU et aux SDIS. Ces centres sont aujourd’hui
trop peu nombreux. Celui de mon département, la Haute?Savoie,
créé il y a plus de 20 ans, fonctionne parfaitement : c’est
un exemple à suivre ».
Agir après l’agression pour réparer les
conséquences
La commission des lois appelle à faciliter le dépôt de plainte
des sapeurs-pompiers victimes. Elle souhaite également
que les SDIS saisissent la justice par l’intermédiaire d’un
dépôt de plainte ou d’un signalement. Pour Patrick Kanner,
« beaucoup de sapeurs-pompiers victimes d’agressions
hésitent à déposer plainte par peur de représailles. Pour y
remédier, il est essentiel que les SDIS portent plainte ou que
leurs directeurs signalent au procureur de la République les
agressions dont leurs personnels font l’objet ».
En savoir plus :
- Télécharger le rapport d'information, Sénat, décembre 2019