La prévention et la réduction des COV dans l’industrie progressent, mais de nombreux problèmes subsistent : c’est du moins ce que révèle une étude réalisée par le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (CITEPA) dans un rapport rendu public par l’Ademe il y a quelques jours. Des procédés de substitutions existent et ont fait leurs preuves, mais le CITEPA signale que de nombreuses activités ne sont pas en conformité avec les directives 1999/13/CE et 2004/42/CE.
L’ADEME a fait réaliser cette étude pour pouvoir identifier
clairement sur le territoire national dans quels secteurs et en
quelles quantités sont encore mis en œuvre des solvants CMR
(Cancérigènes, Mutagènes, Reprotoxiques), halogénés R40 / R68 (ou
à mentions de danger H341 / H351) ou visés par de l’annexe III de
l’arrêté du 02/02/98 modifié. L’objectif final étant de réaliser
un état des lieux objectif des facteurs qui freinent la
substitution des composés organiques volatils (COV) dans les
procédés industriels.
Le rapport tient uniquement compte des directives 1999/13/CE et
2004/42/CE réglementant l’usage des solvants. Il identifie donc
avec précision les secteurs les plus utilisateurs, présente des
techniques susceptibles de les substituer ainsi que les freins
technico-économiques qui réduisent leur utilisation.
Il existe de nombreux moyens éprouvés pour réduire les émissions à la source et l’étude nous apprend que ceux-ci ont permis de diminuer la diffusion de polluants de 32 à 72% selon les activités.
Deux secteurs représentent plus de 60% des émissions de COV de
l'ensemble des activités visées par la directive : les
activités de revêtement et l'imprimerie. A contrario, les
industries du fil de bobinage, du revêtement de cuir et de
fabrication de chaussures présentent des émissions très
faibles.
Si le taux de conformité des sites industriels à la
réglementation européenne est supérieur à 80%, certaines
activités, telles que nettoyage à sec ou celui des métaux,
présentent cependant des taux de conformité très faibles.
Deux démarches sont préconisées pour réduire les
émissions de COV : les techniques de
réduction dites « primaires » qui diminuent
les émissions à la source (maîtrise des consommations de
solvants, optimisation des techniques de pulvérisation,
substitution des solvants dans les agents de nettoyage…) et
les techniques de traitement des effluents
gazeux, lorsque la substitution n’est pas possible ou ne
permet pas de respecter la législation (oxydation thermique,
absorption sur charbon actif, cryo-condensation…).
Certains secteurs tels le nettoyage de surface, le nettoyage à
sec, la fabrication de produits pharmaceutiques… utilisent
toujours des substances CMR de catégories 1 et 2, halogénées
R40/R68 ou visées à l'annexe III de l'arrêté du 02/02/1998
modifié : il est en effet difficile pour eux de trouver des
produits de substitution techniquement et économiquement
efficients.
Le rapport du CITEPA propose plusieurs solutions pour
réduire les émissions de COV : communiquer
davantage sur les solutions efficaces techniquement et
économiquement déjà adoptées dans certaines industries, continuer
les recherches pour réduire le coût de produits déjà existants,
mais encore trop chers pour les entreprises et créer d’autres
produits de substitution. L’effort devra se porter en priorité
sur les industries les plus émettrices de COV.
Plus d’infos sur :
http://www.wk-hsqe.fr/actualites/actualites_detail.php?