Le phénomène de violence en milieu de santé : Analyse

DOSSIER
SECURITE DES LIEUX DE TRAVAIL || Prévention intrusion / malveillance / 11/12/2019

Les établissements de santé et de soins, le domicile du patient, la rue, autant de lieux où les professionnels de santé, subissent des incivilités, de la dégradation de biens et de l’outil de travail, de la violence verbale et physique, cette dernière pouvant être parfois dramatique.

Le monde de la santé n’échappe pas à un fait de société qui touche en réalité toute profession rendant un service à nos concitoyens et que les professionnels de santé traduisent souvent en des termes qui leur sont typiques : « Intolérance à la frustration ». Cette « frustration » se traduit par une réaction plus ou moins violente à une contrariété que la personne ne peut pas supporter sur fond d’impatience dans un contexte culturel individualiste, de la satisfaction immédiate et du « J’y ai droit ».

pompier et samu

Cette réaction est aggravée dans le domaine de la santé lorsque le patient est sous l’emprise de l’alcool, de médicaments, de produits stupéfiants, rendant particulièrement difficiles la protection et la sécurité du soignant, sans compter l’impact psychologique, facteur de sentiment d’insécurité, sur les témoins (autres personnels, patients, accompagnants, etc.). Toutefois, ce ne sont pas que des personnes aux comportements délinquants ou dans un état second qui sont auteurs de ces violences, mais aussi n’importe quel citoyen, parfois inquiet, anxieux ou souffrant. D’une façon générale, les relations entre les soignants et les patients et/ou leurs accompagnants peuvent dégénérer en un trait de temps à la suite d’un différend, voire d’une simple incompréhension, détériorant ainsi le caractère équilibré de l’alliance thérapeutique et de la relation de confiance qui affectent de facto la qualité des soins.

Cette violence génère de nombreux impacts négatifs : coût humain (personnels en souffrance, arrêt de travail, rotation d’effectif, sentiment d’insécurité pour les professionnels et les patients), coût financier pour les établissements et pour la société, mise en danger de la mission de service public (accès aux soins et continuité des soins), dégradation de la réputation et de l’image de marque de l’établissement.

L’ONVS recense les atteintes aux personnes et aux biens hors du champ des pratiques médicales. Les incivilités, violences et actes de malveillance signalés le sont :

  • de patients/accompagnants et autres personnes sur les personnels de santé
  • entre patients/accompagnants et autres personnes
  • de personnels de santé sur des patients/accompagnants
  • entre personnels de santé.


Il convient de prendre avec précaution les données brutes : le nombre de signalements ne reflète pas forcément la dangerosité d’un lieu de soin mais le nombre de fois où les professionnels ont tenu à signaler les faits. L’augmentation des signalements ne signifie donc pas nécessairement une augmentation des violences sur une année mais à l’image d’un sondage, elle reflète une situation souvent proche de la réalité.

Dossier extrait du rapport 2019 de l’ONVS portant sur les données collectées en 2018.

PARTAGEZ :