Fortes chaleurs : de quoi parle-t-on ?

DOSSIER
ORGANISATION DE LA PREVENTION || AT / MP - Pénibilité / 05/07/2021

La notion de « fortes chaleurs » peut sembler subjective, car chaque individu ne réagit pas de la même manière face à son environnement. Mais pour prendre en compte ce phénomène et s’en protéger, des cadres ont été établis.

thermomètre

Définitions

Pour fonctionner correctement, le corps humain a besoin de maintenir sa température interne à un certain niveau, estimé aujourd’hui à environ 36,6°. Chez un adulte normalement constitué, le seuil d’hyperthermie est fixé à 39° et le seuil d’hypothermie à 35°. Le dépassement de ces seuils peut avoir des conséquences très graves sur l’organisme. Ces variations peuvent s’expliquer par des infections, mais l’environnement a également un fort impact sur cette température interne. Néanmoins, la définition d’une température « acceptable » pour un environnement dépend en grande partie de la tolérance des individus, qui se forme par l’habitude. C’est pourquoi il n’existe pas de définition unifiée et générale de « fortes chaleurs ».
En effet, dans le cadre professionnel, le Code du travail ne définit aucun seuil précis concernant les températures. De plus, il est à noter que les seuils de température pour déclarer l’état de canicule sont établis au niveau départemental et non national. Pour s’appuyer sur un référentiel, les organisations utilisent généralement la norme NF X35-203/ISO 7730 relative au confort thermique qui définit les points suivants :

  • Des températures inférieures à 10°C constituent une ambiance froide
  • Des températures supérieures à 30°C constituent une ambiance chaude

Pour le confort thermique, les températures doivent être maintenues :

  • Entre 20 et 22° dans les bureaux
  • Entre 16 et 18° dans les ateliers pour une activité physique moyenne
  • Entre 14 et 16° dans les ateliers pour une activité physique soutenue

Lorsqu’il est question de « vague de chaleur », les autorités publiques et sanitaires distinguent :

  • Le pic de chaleur ; une chaleur intense sur une durée de 1 à 2 jours, présentant un risque pour les populations fragiles ou surexposées
  • L’épisode persistant de chaleur ; des températures proches des seuils départementaux pendant plus de trois jours
  • La canicule ; dépassement des seuils départementaux pendant trois jours et trois nuits consécutifs
  • La canicule extrême ; une canicule exceptionnelle par sa durée, son intensité et son étendue géographique

Les secteurs à risques

Dans de nombreux secteurs, ces seuils ne peuvent être respectés du fait de la nature de l’activité ou des lieux d’actions. De nombreux postes industriels supposent par exemple de travailler près de fours ou de machines produisant d’immenses quantités de chaleur, obligeant les employés à revêtir des EPI adaptés au quotidien. Mais si ces postes supposent de travailler dans des conditions parfois extrêmes, ils subissent assez peu la variation des températures, se maintenant à un niveau relativement constant.

Lors d’épisodes caniculaires, les deux secteurs les plus touchés sont le bâtiment et les travaux publics. Exerçant une activité physique intense, sur des sites non couverts et bien souvent en plein soleil, près de surfaces réflexives qui emmagasinent la chaleur, les employés de ces milieux professionnels sont particulièrement touchés par les épisodes de fortes chaleurs. De nombreux chantiers doivent alors s’adapter aux aléas climatiques.

PARTAGEZ :