Protection, surveillance, sûreté : des enjeux pour les entreprises

DOSSIER
SECURITE DES LIEUX DE TRAVAIL || Prévention intrusion / malveillance / 16/04/2013

Un contexte favorable au développement de la biométrie

La biométrie renvoie facilement aux films de science-fiction, aux séries policières américaines, par une identification via des empreintes digitales, une analyse éclaire de l’iris, ou du réseau veineux de la main. Elle est pourtant en plein développement en France et dans le monde afin de répondre à un souci de sûreté grandissant.

C’est dans le milieu militaire et policier que la biométrie a fait ses premiers pas. Elle est aujourd’hui sollicitée en France dans de nombreux projets comme la gestion des flux dans les aéroports, la mise en place d’une carte d’identité et d’un passeport biométriques, dont l’intérêt s’inscrirait dans la lutte contre la fraude de faux papiers. Le recours à la biométrie a été mis en avant dans les aéroports le 11 septembre 2001. Depuis 2005, les États-Unis ont imposé l’acquisition de deux empreintes digitales et du visage pour tous les visiteurs étrangers. Les marchés gouvernementaux sont des moteurs du développement de l’industrie de la biométrie, encourageant d’une certaine façon les marchés industriels et commerciaux à s’y intéresser.  

Le contexte géopolitique a donc été un des facteurs favorables au développement de ce système de sûreté. Mais la mondialisation, la globalisation des flux et échanges en sont d’autres, plus en accord avec le monde des entreprises. En effet, le monde connaît aujourd’hui une croissance de tous les types de communication et d’échanges. La mobilité humaine est en plaine croissance et tous les jours environ 8 millions de passagers dans le monde circulent dans les couloirs aériens. Les connexions internet de la même manière sont en constante augmentation. À ces interactions croissantes se joignent des problèmes liés aux falsifications d’identité, aux intrusions dans les systèmes informatiques et les zones sensibles des entreprises, aux vols et à la malveillance.  Les entreprises veulent protéger leurs salariés comme leurs biens matériels ou immatériels et pour cela se tournent vers les systèmes biométriques. Ils permettent de répondre au problème de la vérification d’identité tel qu’il est rencontré dans la global network society.

Dbiométrie : empreintees objectifs de sécurité mais aussi de sûreté.

Les entreprises se sont intéressées aux systèmes biométriques pour protéger leurs bâtiments (dans leur intégralité ou pour des zones spécifiques), leurs personnels ou leurs données informatisées. La biométrie peut ainsi être utilisée à des fins de protection des biens et des personnes.

  • Sélection des personnes habilitées à accéder à un site,
  • Protection des opérateurs (machines ou zone dangereuses)
  • Détection d’intrusions,
  • Réduction du risque chimique ou biologique (zones à risques),
  • Concernant les entreprises implantées à l’étranger, prévention du risque terroriste.

Dans un objectif de protection des données de l’entreprise, la biométrie appliquée aux postes informatiques et aux systèmes d’information limite l’accès aux systèmes et données confidentielles. Elle permet ainsi de les protéger, de réduire les risques d’espionnage industriel (détournement des informations, du capital intellectuel de l’entreprise) et de destruction des données.

Parallèlement à cette préoccupation de protection des biens matériels et immatériels de l’entreprise, la biométrie participe aussi à la sécurité des personnels et devient un instrument de lutte contre les risques au travail. En effet, en limitant l’accès à des zones sensibles, présentant par exemple un risque biologique ou chimique, la biométrie permet de protéger les employés de certains risques sanitaires. Un système biométrique peut aussi être mis en place autour de certains appareils jugés dangereux, renforçant de cette manière la sécurité autour des machines. Leur utilisation est alors limitée aux seules personnes qualifiées, habilitées à le faire. Ce dispositif permet de réduire les risques d’accident du travail, parfois lourds de conséquences.

Les entreprises clientes

Un certain panel d’entreprises peut ainsi se sentir concerné par l’utilisation de la biométrie au travail. Sont en première ligne, les entreprises ayant des activités sensibles, à l’instar de l’armement ou du nucléaire. Il est évident que dans ces secteurs, les entrées et sorties des bâtiments ainsi que les déplacements à l’intérieur de ceux-ci doivent être contrôlés. Mais la biométrie peut aussi concerner les entreprises disposant d’importants départements R&D : industries pharmaceutiques, aéronautiques, automobiles, informatiques…

Le recours à la biométrie en matière de sûreté et de sécurité est-il réellement partagé par les entreprises françaises ? La CDSE a publié une enquête portant sur les enjeux des directeurs de sécurité d’entreprise pour l’année 2010. Quatre-vingts directeurs de sécurité sélectionnés dans les SB120 ont répondu au sondage. Il en ressort que la sécurisation des bâtiments par des technologies comme la biométrie n’est considérée comme une préoccupation que pour 18.2 % d’entre eux. Plusieurs raisons expliquent cette faible présence de la biométrie dans les enjeux des directeurs de sécurité. Selon la CDSE dans un contexte de réduction des coûts, l’installation de cet outil souvent onéreux ne semble pas être une priorité. S’y ajoute le fait que ces dispositifs « high-tech » ont une efficacité encore discutable et que leur mise en place soit freinée par des contraintes juridiques importantes. Quels sont réellement les avantages de la biométrie et les démarches à adopter pour installer un système biométrique dans son établissement ?

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