Le point sur : les Troubles musculosquelettiques (TMS)

Le point sur : les Troubles musculosquelettiques (TMS)
DOSSIER
ORGANISATION DE LA PREVENTION || Prévention des TMS / 12/11/2021

Représentant à eux seuls plus de 85% des maladies professionnelles, les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont un problème majeur pour les salariés comme pour les entreprises qui les emploient. Pouvant conduire à des situations invalidantes, ils entrainent pour la plupart de graves conséquences sur la santé. Un état de la situation aujourd’hui.

Les troubles musculosquelettiques - c'est quoi ?

N’épargnant aucun secteur, les TMS peuvent apparaître chez tous les individus, et même en dehors du milieu du travail. Néanmoins, le lien entre certaines activités professionnelles et l’apparition voire l’aggravation de troubles musculosquelettiques ne fait aujourd’hui plus aucun doute.

Définitions des TMS

Le terme trouble musculosquelettique regroupe en fait un ensemble de maladies affectant les articulations, les muscles et les tendons. Les mains, les poignets et les doigts sont les zones du corps les plus touchées, suivies des épaules, des coudes, du bas du dos et enfin des genoux. L’Assurance maladie distingue deux facteurs de risque :

  • des facteurs physiques : gestes répétitifs, travail statique, port de charges lourdes…
  • des facteurs psychosociaux : pression temporelle, travail monotone…

La prédominance de certains de ces facteurs dans le poste occupé influe l’apparition, la gravité et la durée des TMS. De manière général, les conditions de travail sont la première cause de la survenue des TMS, et résultent d’un déséquilibre entre la capacité physique du corps humain et les contraintes qui sont exercées sur celui-ci.

coude,dos, hanche, genou

Parmi les maladies professionnelles liées aux TMS, on retrouve notamment :

  • syndrome du canal carpien
  • syndrome de la loge du Guyon
  • tendinite, ténosynovite
  • Ostéonécrose du semi-lunaire
  • Ostéonécrose du scaphoïde carpien
  • Troubles angioneurotiques de la main
  • Syndrome du marteau hypothénar
  • Tendinopathie d’insertion des muscles épicondyliens
  • Tendinopathie d’insertion des muscles épitrochléens
  • Hygroma, épanchement des bourses séreuses ou atteintes inflammatoires des tissus sous-cutanés des zones d’appui du coude
  • Syndrome canalaire du nerf ulnaire dans la gouttière épithrochléo-oléocranienne
  • Arthrose du coude comportant des signes radiologiques d'ostéophytoses
  • Tendinopathie aigüe ou chronique non rompue, non calcifiante avec ou sans enthésopathie de la coiffe des rotateurs.
  • Sciatique
  • Radiculalgie crurale
  • Compression du nerf sciatique
  • Lésions méniscales chroniques à caractère dégénératif

 Quelques chiffres

Douleurs dos

 

D’après l’Assurance Maladie, 87% des maladies professionnelles reconnues sont des TMS et près de 20% des accidents du travail sont liés au mal de dos.

Depuis 2003, ces troubles auraient augmenté de 60 % ; une flambée qui peut néanmoins s’expliquer par une meilleure reconnaissance de ces maladies. Pour les salariés, 45% des TMS entrainent de lourdes séquelles, pouvant conduire à des incapacités permanentes.

Un constat qui n’est pas sans conséquences pour les employeurs, dont le chiffre de perte financière liée aux TMS est estimé à 2 milliards d’euros. Près de 30% des arrêts de travail seraient causés par un TMS, et ceux-ci peuvent durer relativement longtemps en fonction de leur gravité ; on constate d’ailleurs 2 mois d’arrêt en moyenne pour un accident du travail lié au mal de dos.

Les secteurs les plus touchés sont : le transport et la logistique, le commerce, l’agroalimentaire, le BTP, les services d’aide et de soins à la personne, les services de propreté, et l’industrie métallurgique, qui représenteraient à eux seuls plus d’un tiers des TMS reconnus d’origine professionnelle en France. 98% des maladies professionnelles reconnues sont liées à des TMS dans le secteur du commerce, et un quart des accidents du travail sont liés au mal de dos pour les services d’aide et de soins à la personne, en particulier dans les EHPAD.

TMS : des solutions

positions

 

Malgré leur nombre important, il est possible de lutter contre les TMS et de s’en prémunir. Du fait de l’article L. 4121-1 du Code du travail, l’employeur a par ailleurs pour obligation de préserver la santé physique et mentale de ses salariés.

Équipements et formations

Pour se prémunir des TMS, il est tout d’abord important de dresser le bilan des tâches et situations qui présentent un risque pour les individus (port de charges lourdes, tâches répétitives, etc.). Par cette analyse, il convient de prendre des mesures adaptées pour réduire au maximum l’impact sur la santé du travailleur et l’assister dans ses tâches.

En fonction de la structure et du poste concerné, il peut s’agir d’une réorganisation de l’espace, de l’achat d’un mobilier réglable, de la mise en place de pauses, ou encore de la modernisation de l’équipement de manutention (chariots, élévateurs, etc.).

Éviter les TMS, c’est aussi appliquer les bons gestes. Pour sensibiliser les salariés ou faire une piqûre de rappel, les formations Gestes et postures permettent de revoir, par secteur, la conduite à adopter en fonction des tâches.

D’autres solutions

Pour le salarié, en accord avec son employeur, certains gestes peuvent également permettre de se protéger :

  • Faire des pauses régulières, pour s’aérer ou se dégourdir les jambes
  • Réaménager son poste en fonction de son gabarit (hauteur du bureau, siège ergonomique réglable…)
  • Programmer des étirements réguliers
  • Maintenir une bonne condition physique

Zoom sur les aides financières

Tms et dos

 

Réorganiser son entreprise ou former ses salariés peut représenter un coût important pour les petites structures qui souhaiteraient s’engager dans la prévention des troubles musculosquelettiques. Mais face à aux conséquences humaines et financières, il est nécessaire d’agir. Heureusement, il existe des aides financières pour se faire accompagner.

TMS Pros Diagnostic

Conçue pour financer la formation, l’évaluation et la mise en place d’un plan d’action contre les TMS dans les entreprises de moins de 50 salariés, l’aide TMS Pros Diagnostic peut prendre en charge la formation complète d’une personne chargée de prévention en interne, ou encore une étude ergonomique des situations de travail. Plafonnée à 25 000€ cette aide peut financer jusqu’à 70% du coût hors taxes de ces prestations. Pour en bénéficier, les entreprises peuvent faire déposer une demande directement sur le site Net-entreprise.fr.

TMS Pros Action

Comme l’aide TMS Pros Diagnostic, l’aide TMS Pros Action s’adresse aux entreprises de moins de 50 salariés. Elle permet de financer en partie l’achat de nouveaux matériels et les formations pour diminuer les contraintes physiques susceptibles de générer des TMS. Cette subvention, plafonnée à 25 000€, permet de financer jusqu’à 50% du montant de l’investissement hors taxes. Pour en bénéficier, les entreprises peuvent faire déposer une demande directement sur le site Net-entreprise.fr.

 

En savoir plus sur les troubles musculosquelettiques

exercices physiques

 

PARTAGEZ :