Bruit, son, confort acoustique : définitions

DOSSIER
AMENAGEMENT DES ESPACES DE TRAVAIL || Acoustique / 17/06/2021

Le son

Le son résulte de vibrations produites par l’air. Celles-ci ont une vitesse qui varie lorsqu’elles se propagent et se transforment en ondes acoustiques. C’est la fréquence du son qui définit le niveau sonore : plus celle-ci est élevée (que les vibrations sont rapides), plus le son est aigu. La fréquence d’un son est mesurée en Hertz (Hz).

D’un point de vue physiologique, la réception du son par l’homme se déroule en trois temps :

  • l’oreille externe est le récepteur des sons,
  • l’oreille moyenne est le transmetteur des sons reçus par l’oreille externe, elle les envoie à l’oreille interne,
  • l’oreille interne est le transformateur des sons qui les convertir en influx nerveux analysables par le cerveau.

Au terme de cette transformation est produite la « sensation auditive ».


Le bruit

Le compositeur Nicolas Frize a défini le bruit comme étant un « phénomène acoustique produisant une sensation auditive considérée comme désagréable ou gênante ».

bruit au travail

La perception du bruit est tout à fait subjective. Elle varie selon :

  • la personne : le niveau sonore comme le type de son (aigu, grave) est perçu différemment selon les individus
  • le lieu : peu de personnes supportent d’entendre la musique trop forte de leur voisin, même si c’est une chanson de leur groupe préféré, pourtant, elles adoreront l’écouter à un niveau sonore plus élevé lors de leur concert
  • le moment : la sonnerie officialisant le commencement de la journée de travail dans une usine sera perçu comme désagréable alors que cette même sonnerie représentera un soulagement à la fin de la journée

D’autres facteurs entrent également en jeu : la répétitivité du bruit, sa continuité, l’impuissance à agir dessus, etc.

Malgré cette subjectivité, il est possible de mesurer le niveau sonore perçu par l’oreille, c’est-à-dire la pression exercée sur l’oreille par la vibration de l’air. Celui-ci est mesuré en décibels « A » (dB (A)) :

  • 0 dB(A) est le bruit le plus faible qu'une oreille humaine puisse recevoir,
  • 50 dB(A) est le niveau habituel de conversation,
  • 80 dB(A) est « seuil de nocivité » (avec une exposition de 8 heures par jour),
  • 120 dB(A) est le niveau de bruit qui engendre une sensation douloureuse (on utilisera ensuite le décibel C (dB(C) pour mesurer les niveaux très élevés qui sont gênants sans exposition prolongée).

La mesure se calcule selon une échelle logarithmique. Les niveaux sonores ne sont donc pas cumulables : un bruit que l’on mesure à 50 dB(A) ajouté à un autre que l’on mesure à 70 dB(A) n’émettront pas ensemble un niveau sonore de 120 dB(A). En réalité, lorsque le niveau d’un signal sonore est multiplié par 2, le niveau sonore obtenu n’est supérieur que de 3 dB(A) au niveau initial : 70 dB(A) + 70 dB(A) = 73 dB(A).

 

Les chiffres

D’après l’association Journée Nationale de l’Audition (JNA), 59% des actifs en poste de travail déclarent être gênés par le bruit sur leur lieu de travail, et 80% expriment un sentiment de lassitude lié à ce bruit en fin de journée. Selon le Centre d’information sur le Bruit (CidB), reprenant une étude internationale de Epos, 95% des travailleurs ont vu en 2020 leur concentration et leur efficacité au travail baisser à cause d’un environnement de travail bruyant. Près d’un quart des travailleurs expriment par ailleurs des sentiments de frustration, de contrariété, d’irritation, voire du stress à cause de cela. Pour l’Observatoire de la santé visuelle de la santé visuelle auditive (entité du groupement Optic 2000), plus de 3 millions de travailleurs français seraient ainsi soumis sur leur lieu de travail à une exposition durable à des bruits supérieurs au seuil de danger pour la santé auditive (85dB). Avec pour conséquence 2 500 personnes qui déclareraient chaque année une surdité professionnelle, pour près 700 reconnaissances.
Le coût moyen d’une surdité professionnelle indemnisée par la sécurité sociale, estimé à environ 100 000 euros, en fait l’une des maladies professionnelles les plus coûteuses (chiffres du ministère du travail).

bruit sur chantier

La crise sanitaire n’a pas non plus été sans conséquences sur l’audition des travailleurs français. Du fait de l’explosion du télétravail, 23% des télétravailleurs à temps plein utiliseraient aujourd’hui un casque ou des écouteurs au minimum deux heures par jour (contre 12% en moyenne selon l’association JNA) et 65% indiquent un allongement de cette durée d’écoute quotidienne. Plus d’un tiers d’entre eux ressentiraient par ailleurs des troubles auditifs suite à l’usage de ces appareils, soit près du triple de la moyenne.

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