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VIE PROFESSIONNELLE et VIE PRIVÉE du salarié : contours, limites…
19 décembre 2024 - 11h30

VIE PROFESSIONNELLE et VIE PRIVÉE du salarié : contours, limites…

Frédéric GRÉGOIRE
Le contrat de travail se caractérise par un lien de subordination, en vertu duquel l’employeur dispose du droit de contrôler et sanctionner ses salariés. Mais, jusqu’où peut aller ce pouvoir de contrôle ? 

• Lors des opérations de recrutement, l’employeur peut-il poser tout type de questions au salariés, y compris personnelles ?
• si la vérification de la bonne exécution du travail ne soulève aucun débat, ce pouvoir de contrôle de l’employeur l’autorise-t-il à fouiller ses salariés ou leurs armoires individuelles ? A vérifier leurs connexions Internet ? A leur interdire d’utiliser leur téléphone portable personnel pendant le travail ?• à l’heure de la digitalisation des relations humaines et du développement des réseaux sociaux, des salariés peuvent être tentés de s’épancher sur les réseaux sociaux sur leur vie dans l’entreprise : ces salariés sont-ils en droit de tout dire sur les réseaux sociaux au motif que ces connections sont intervenues après leur journée de travail ? Ainsi, la justice a récemment eu à se prononcer sur l’attitude d’un salarié, engagé en qualité de directeur d'établissement d’un foyer de vie accueillant des adultes handicapés, qui a publié sur la page d’accueil de son compte Facebook, accessible à tous, une photographie le présentant nu agenouillé sur un prie-dieu dans une église. 

Or, savoir jusqu’où peut aller le pouvoir de contrôle vis-à-vis des salariés nécessite d’être un véritable couteau suisse ! Il faut en effet être compétent dans de nombreux domaines (code du travail, RGPD,…) et particulièrement adaptables parce que les règles, notamment celles posées par les tribunaux, évoluent très fréquemment ! C’est ce qu’explique Frédéric GREGOIRE dans son livre « le respect par l’employeur de la vie personnelle du salarié ».  

Frédéric GRÉGOIRE est juriste, spécialisé en droit social. Il a occupé plusieurs fonctions au sein du ministère du travail (droit du travail individuel, suivi des négociations collectives, intervention sur des conflits collectifs,...), et est actuellement chargé du suivi des Plans de Sauvegarde de l’Emploi. Il est par ailleurs enseignant au CNAM en droit des relations individuelles et collectives de travail, et à l’université de Poitiers, en droit sur la protection des données personnelles. Enfin, il collabore également à différentes revues juridiques.

En replay -

08 mars 2022 - 11h00

« Réguler pour CADRER » : Une étude de terrain des déterminants organisationnels de la santé au travail

AIX-MARSEILLE UNIVERSITE / ETO
Cette communication rend compte d’une intervention de terrain dont les conclusions illustrent les concepts de « travail collectif » et « collectif de travail » en lien avec la santé au travail. Cette action s’inscrit dans le cadre d’un dispositif proposé par le ministère du travail (intitulé « Objectif Reprise ») pour accompagner des petites et moyennes entreprises/structures qui ont rencontré des difficultés de fonctionnement suite à la crise sanitaire du COVID.

Le mot « cadrer » est empreint d’une certaine « violence » lorsqu’il est appliqué à l’être humain. Pourtant, il est utilisé par les enseignants, les éducateurs d’un ensemble scolaire pour des enfants en grande difficulté. Ce terme a été évoqué de manière presque anodine, notamment à travers des anecdotes.
Or, cette action de cadrage se révèle être primordiale pour que l’action éducative, d’enseignement, administratrice soit efficace. Pour éduquer, par exemple, il faut que l’enfant soit prêt à la recevoir, qu’il coopère. Cet aspect du travail réel, bien connu des professionnels, est cependant trop souvent ignoré par ceux qui organisent le travail ; c’est plutôt l’organisation de la « production » qui est privilégié. L’analyse des données recueillies sur le terrain, via des entretiens individuels, collectifs, des observations ainsi que l’administration d’un questionnaire, montre que les tensions organisationnelles sont en grande partie engendrées par un manque de concertation et surtout de coopération des différents acteurs de l’ensemble scolaire. Ainsi, le cadrage a une dimension éminemment collective. L’enfant, avant d’interagir avec un enseignant, un éducateur ou le directeur, se confronte d’abord à un adulte. La manière dont ce dernier appréhende la situation, notamment en partageant avec les autres adultes des pratiques communes, rassure l’enfant et l’amène à un niveau d’apaisement suffisant pour coopérer. Cette façon d’envisager la complémentarité entre l’action de cadrage et l’action éducative, d’enseignement et administrative est à l’origine d’une préconisation sur la mise en place d’espaces de discussions sur le travail pour rendre plus visible cette action, harmonisé le travail réel et développer des stratégies de régulation protectrices qui soient collectives.