Quelles sont les méthodes existantes pour la mise en
sécurité des installations et machines ?
En France, le secteur pétrolier et le secteur nucléaire ont
développé très tôt des modes opératoires très précis et complets
adaptés à leur activité. Mais le contexte d'exploitation est
tellement spécifique que ces pratiques sont difficilement
adaptables à d'autres industries. Les grands groupes américains
prônent quant à eux la démarche LOTO (Lock Out Tag Out) et l'ont
diffusée en France via leurs sites industriels. L'INRS a
également recueilli et diffusé les bonnes pratiques qui demeurent
un référentiel incontournable pour la France.
En l'espèce il n'y a pas de méthode miracle universelle. Les
procédures doivent être avant tout pragmatiques et adaptées aux
spécificités de l'activité et au contexte organisationnel. C'est
pourquoi il est important de passer par une phase préalable de
réflexion sur l'organisation et d'analyse de risque avant de
passer à la mise en œuvre.
L'organisation est la source première d'accident lors
d'une opération de maintenance, comment agir ?
Effectivement, lorsque l'on décrypte les causes d'un accident,
l'origine en est rarement un défaut de compétence technique. Le
plus souvent, c'est un problème d'organisation. Problème de
coordination ou de coactivité, manque de clarté des procédures,
consignes exécutées dans la précipitation… et c'est
l'accident.
Pour garantir la sécurité des opérations de maintenance,
l'organisation de la consignation et de la déconsignation doit
être définie, claire et partagée par tous. Pour cela il existe
une méthodologie à appliquer pour que les modes opératoires
soient efficients.
Quelle méthodologie préconisez-vous ?
En premier lieu, il faut prendre du temps et du recul par rapport
aux méthodes que l'on applique. Trois niveaux de fonctions
doivent être impliqués dans la démarche : le mainteneur,
l'exploitant et le donneur d'ordres. Chacun pour son poste de
travail réalise son analyse de risque. Ces analyses de risque
sont indispensables et doivent être tracées avant de passer à la
phase opérationnelle : réalisation des cartographies des
énergies, rédaction des modes opératoires et des fiches de
consignation.
Dans une opération de maintenance, chaque étape doit être
pensée pour mettre en place une barrière supplémentaire
permettant de garantir la sécurité des opérateurs. La dernière
barrière de sécurité est le blocage par cadenas, c'est l'une des
préconisations majeures de la méthode LOTO.
Rappelons que le chef d'établissement a une obligation de
résultat en termes de sécurité, il doit être en mesure de
justifier d’une organisation sûre et de fournir les moyens
nécessaires. Ceci aussi bien à ses salariés qu'aux intervenants
extérieurs afin d'accomplir leur mission en toute sécurité.