Comment la QVT a-t-elle évolué au sein de votre
organisation ces dernières années ?
Aujourd’hui, nous faisons face à un nouveau défi. Nous sommes
arrivés à un virage, où le renouvellement de nos collaborateurs
est essentiel, avec l’arrivée de nouveaux savoir-faire et de
jeunes talents. Il est donc important de réussir à attirer des
générations dont les modèles sont bien différents de ceux qui
existaient avant.
La QVT est un des arguments que nous mettons en avant, car nous
estimons que c’est une attente forte parmi ces générations, en
plus de constituer un bénéfice pour les précédentes. Donc nous
testons plein de choses aujourd’hui.
Nous avons notamment mis en place une écoute mensuelle de chacun
des collaborateurs, avec des entretiens individuels avec les
managers. Nous avons aussi des « repas multidisciplinaires » pour
que chacun puisse échanger sur ce qu’il vit au quotidien. Nous
expérimentons depuis près de deux ans.
Nous avons refait intégralement nos locaux pour nous recentrer
sur le métier et l’humain. Tout cela, ce sont des habitudes qui
sont en train d’être prises pour que nos collaborateurs se
sentent bien et souhaitent poursuivre l’aventure avec nous.
Beaucoup sont attirés par le statut d’indépendants, donc nous
souhaitons aussi leur accorder beaucoup d’autonomie et de
latitude dans les missions.
Comment se construisent ces expérimentations
?
C’est à la fois une co-construction avec les collaborateurs et un
travail de recherche, en prenant en compte les retours et les
expériences des années précédentes. Nous avons également mis en
place un questionnaire de satisfaction l’année dernière qui nous
servira de base pour notre évolution.
Aujourd’hui, nos préoccupations principales sont le recrutement,
le bien-être de nos collaborateurs et la mise en place d’un cadre
positif. Nous n’avons pas d’objectif précis, marqué dans le
temps. Mais nous souhaitons observer une progression, et voir que
chacun peut se sentir acteur de cette stratégie-là. Stabiliser
nos effectifs c’est notre premier défi, puis rendre nos
collaborateurs de plus en plus performants par le plaisir au
travail. Ce sont des choses qui vont obligatoirement avoir un
retour sur investissement.
Quelle est votre définition de la QVT ?
Nous avons une bonne QVT quand on arrive à donner un sens à ce
que l’on fait. Et le sens, selon nous, c’est le fait d’être utile
et de se sentir écouté. Mettre en place une démarche
d’amélioration de la QVT, c’est répondre à ces attentes auprès de
nos collaborateurs. C’est, dans un certain sens, l’orientation
vers l’autre. Il faut donc mettre à disposition des outils de
collaboration, de partage, qui permettent de donner du sens au
travail collectif.
Que retirez-vous de cette expérience ?
Nous mettons toute notre énergie et notre bonne volonté dans
cette démarche, en espérant qu’elle porte ses fruits. Nous
encourageons les entreprises à tenter plein de choses ; nous ne
sommes jamais ridicules à aborder ces sujets-là. On peut se
tromper, avoir l’air un peu naïfs, mais le but du jeu c’est aussi
d’intégrer cela dans nos stratégies. Pour cela, il faut rester
humbles, et en même temps ambitieux.
De l’importance d’expérimenter pour la QVT
À l’occasion du salon Préventica Lyon ’21, le directeur général des ateliers Jouffre est revenu sur la mise en place de démarches QVT au sein de son entreprise. Les détails de cette initiative avec Antoine Plard.