Pascal Pech - SNES : Les acteurs de la sécurité privée doivent reprendre leur avenir en main

Les acteurs de la sécurité privée doivent reprendre leur avenir en main

SECURITE DES LIEUX DE TRAVAIL || Gardiennage - Télésurveillance
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15/02/2018
Pascal Pech - SNES
Pascal Pech
Président
SNES

Nouvellement élu à la tête du SNES en décembre, Pascal Pech déborde d’idées et de projets pour structurer, professionnaliser et faire évoluer le secteur de la sécurité privée et ses entreprises.
Extrait.

A l’aube de cette nouvelle année, quels sont selon vous les principaux défis qui attendent le monde de la sécurité privée ?
Ils sont nombreux mais j’en retiendrai trois.
Le premier défi est d’ordre économique. Nous devons retrouver dans nos entreprises suffisamment de marge de manœuvre économique pour faire vivre et évoluer nos entreprises et faire évoluer les femmes et les hommes qui les composent.
Nous avons ensuite un défi social majeur. Il faut engager une vraie réflexion sur l’avenir de la profession et de ses métiers avec nos partenaires sociaux. Le dialogue social est en panne, nous devons le remettre à plat.
Enfin, la maîtrise de la technologie est un autre défi d’importance. Il s’agit de prendre en compte les nouvelles technologies en termes d’intégration, de mobilité afin de faire évoluer nos offres, nos métiers et nos prestations en conséquence.

Dans ce contexte, quelles sont vos priorités d’actions pour le SNES ?
Je souhaite que le SNES soit une vraie force de propositions au service de tous ses adhérents. Il n’y a pas de priorité incontournable car nous devons travailler et avancer sur tous les sujets en parallèle : formation, expertise, technologies…
Plus concrètement, sur le plan économique, nous avons déjà engagé un dialogue constructif avec le Délégué aux coopérations de sécurité et le Médiateur Inter-entreprises, Pierre PELOUZE. Il s’agit de faire émerger une nouvelle relation entre donneurs d’ordre et prestataires, sortir de la vente d’heures de présence tarifées au plus bas pour valoriser une prestation plus globale apportant de la valeur ajoutée sur le conseil, le management et la qualité de la prestation.
Sur le volet social, le projet de Contrat d’Etudes Prospectives que nous proposons est une avancée importante pour réfléchir avec nos partenaires sociaux sur nos métiers aujourd’hui et demain et voir comment nous pouvons évoluer ensemble.
Enfin, pour ce qui concerne la formation, nous devons repenser de manière globale le dispositif de formation en fonction des besoins de nos clients et de nos entreprises et pas seulement en réponse aux contraintes que nous impose l’Etat. Dans ce cadre, je souhaite réfléchir à la mise en place d’un cercle de réflexion sur ces thèmes.
De multiples sujets sont encore sur la table : l’observatoire des prix de revient, la lutte contre les pratiques déloyales, la mise en place d’une garantie financière pour les entreprises de sécurité privée, les JO à Paris en 2024 …

Que pensez-vous du récent décret autorisant l’armement des agents de sécurité privée ?
A travers ce décret, les pouvoirs publics donnent un encadrement réglementaire à une pratique d’ordre exceptionnel. Cela répond à une demande des donneurs d’ordre. Aujourd’hui, il y a encore du travail et des discussions en cours pour donner un contour précis à ce projet de loi et en faire les déclinaisons opérationnelles dans la branche et nos sociétés.
Même si la possibilité d’être armés ne concerne qu’une faible minorité d’agents, j’y vois surtout une marque de confiance de l’Etat envers le secteur de la sécurité privée. L’effort de professionnalisation et de responsabilisation du secteur de la sécurité privée est reconnu par les pouvoirs publics.
Ce décret s’inscrit pleinement dans le concept de Continuum de la sécurité, la vision d’une collaboration pleine et entière de toutes les forces de sécurité, pour la sécurité de nos concitoyens.

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