En quoi l'accompagnement prévention proposé par l'OPPBTP
sur ce chantier est-il particulier ?
Tout
d'abord, il faut souligner que ce chantier de rénovation du
réseau électrique Haute-Durance est d'une ampleur extraordinaire,
tant par sa durée, que par l'étendue des travaux, le nombre
d'entreprises intervenantes ou de corps de métiers représentés.
Un tel chantier mérite de mettre en place un dispositif de
prévention particulièrement approfondi. Le maître d'ouvrage, RTE,
et ses partenaires ont souhaité aller au-delà des obligations
réglementaires, en construisant et partageant une culture
sécurité commune.
L'OPPBTP a ainsi mis en place un programme de formations
spécifiques adapté aux particularités de ce chantier. Ces
formations "Prév'Action" sont déclinées par métier et sont
réalisées au fur et à mesure de l'avancement du chantier. Chaque
trimestre, nous faisons le point en comité de pilotage sur le
nombre de personnes formées et les compétences acquises par les
opérateurs.
Comment construire une culture de sécurité commune avec
une telle disparité entre les entreprises intervenantes
?
Effectivement, on retrouve sur ce chantier aussi
bien de grands groupes du BTP que de petites entreprises locales.
Tout l'enjeu est de les faire se retrouver autour d'une même
culture prévention. Pour cela, les formations sont importantes,
mais nous avons également mis en place d'autres outils. L'OPPBTP
participe ainsi activement aux réunions trimestrielles du CISST
(Collège Inter Entreprises de Sécurité, Santé et des Conditions
de Travail) pour apporter des informations, des conseils et aider
les coordinateurs SPS dans leurs actions de terrain.
Le site internet www.bipper.fr est aussi l'un des outils phare de
cette coconstruction de prévention. Il s'agit d'une plateforme
numérique permettant de déclarer tous les dysfonctionnements du
chantier sans craindre de sanction, afin de trouver ensemble des
solutions et de mutualiser les bonnes pratiques. C'est aussi un
outil d'échanges qui permet de faire vivre la prévention tout au
long du chantier et d'éviter l'essoufflement.
Ce chantier sert également de pilote dans le cadre d'un
partenariat avec l'Icsi. Expliquez-nous
L'Icsi, Institut pour une Culture de sécurité Industrielle, a mis
en place un groupe d'échange dédié à la culture de sécurité dans
les projets de construction. Ce groupe d’échange (Gec) est
constitué de grands donneurs d’ordres, d’élus et collectivités,
chercheurs, associations et ONG, industriels, organisations
syndicales, concernés par ce thème. L’objectif de ce Gec est de
capitaliser sur les pratiques des membres qui ont mis en
application dans le secteur de la construction des approches,
habituellement réservées au secteur industriel, favorisant une
culture sécurité performante. Le chantier Haute-Durance permet de
tester concrètement certaines recommandations, d'en mesurer
l'efficacité, de les faire éventuellement évoluer pour réaliser
un document de type "état de l'art" destiné entre autres aux
maîtres d'ouvrage.