Cécile Lechère - MMA : Prendre conscience des risques routiers au travail

Prendre conscience des risques routiers au travail

MOBILITE ET SECURITE ROUTIERE ||
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18/10/2023
Cécile Lechère  - MMA
Cécile Lechère
en charge de la prévention des risques routiers
MMA

MMA a récemment publié la neuvième édition de son étude sur le risque routier professionnel. Les chiffres révèlent des carences générales de sensibilisation sur le sujet. Les TPE et PME sont particulièrement peu informées sur les risques qu’encourent salariés et employeurs.

Pourquoi MMA s’investit sur la thématique de la prévention des risques routiers ?
Nous travaillons tout au long de l’année sur le sujet, notamment dans le cadre de nos actions de sensibilisation. Il nous a semblé important de sensibiliser les professionnels et les entreprises à ce risque méconnu. Cela fait 9 ans que nous organisons l’étude. De notre point de vue, c’est important d’établir un historique. Désormais, nous avons des données fiables et des tendances sur lesquelles s’appuyer.

Quelle tendance révèle cette neuvième étude sur le sujet ?
Ces risques sont méconnus et sous-évalués. Depuis 9 ans, l’étude montre que le risque routier en entreprise est sous-estimé. Cette année, des chiffres sont en recul. Seulement 15 % des dirigeants et 31 % des salariés savent que la route est la première cause de mortalité au travail. Nous constatons une réelle méconnaissance autour de ce sujet.

Les TPE/PME semblent particulièrement peu sensibilisées au risque routier, pourquoi ?
Trop peu d’actions de préventions sont mises en place dans les TPE et les PME. Seuls 6 % des dirigeants TPE/PME ont planifié des actions de prévention. C’est inquiétant quand on sait que les PME/TPE représentent 99 % des entreprises en France. Toutefois, cela ne vient pas d’un manque de volonté mais bien d’un manque de temps et de connaissances. Les dirigeants de ces structures gèrent en direct les activités, n’ont pas de référent sécurité routière, et n’ont pas le temps de mettre en place des actions de prévention. Ils sont au four et au moulin, le risque routier n’est donc pas forcément la priorité, sans oublier, qu’ils n’ont pas conscience du danger. Ils ne savent pas que c’est la première cause de mortalité en entreprise et sont peu au fait de leur responsabilité en cas d’accident d’un salarié lors des trajets domicile-travail.

Est-il possible de prévenir efficacement ces accidents liés à la route ?
Des solutions de prévention peuvent être mises en place. C’est faisable et ne prend pas forcément beaucoup de temps. C’est notre parti pris, sensibiliser et montrer que des solutions simples et accessibles existent. Nous constatons chaque année que les actifs sont en attente d’actions et d’informations de la part de leur employeur. Cela peut prendre la forme d’une charte de bonne pratique au volant, des actions de sensibilisation, d’une journée de la sécurité routière ou d’entretien approfondi des véhicules. Sachez que les principaux comportements à risque sont : ne pas respecter les limitations de vitesse ; utiliser le téléphone en conduisant ; et la somnolence. Ces comportements sont à la responsabilité individuelle de chaque conducteur, certes, mais l’employeur peut aussi contribuer à éviter ces risques en instaurant des bonnes pratiques : droit à la déconnexion ou espacer les rendez-vous. La voiture ne doit pas être un second bureau.

Les entreprises doivent-elles repenser le paradigme routier ?
Nous constatons cette année que les nouvelles mobilités (vélo, trottinettes, transports en commun), intéressent. 14 % des dirigeants disent avoir mis en place des actions de prévention sur les modes de déplacements doux. Il ne faut cependant pas oublier que ces mobilités ont aussi des règles à respecter en termes de sécurité et qu’elles doivent aussi être intégrées dans les actions de prévention aux risques routiers.