Anne-Sophie Godon - Malakoff Médéric : On ne peut plus envisager de construire la performance de l'entreprise sans penser au bien-être de ses salariés

On ne peut plus envisager de construire la performance de l'entreprise sans penser au bien-être de ses salariés

AMENAGEMENT DES ESPACES DE TRAVAIL || Environnement de travail
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23/05/2016
Anne-Sophie Godon - Malakoff Médéric
Anne-Sophie Godon
Directrice innovation, études et veille,
Malakoff Médéric

Depuis 2009, Malakoff Médéric réalise un baromètre annuel sur la santé et le bien-être en entreprise, l'occasion de mesurer l'état de santé global des salariés et d'évaluer les grands enjeux en termes de santé et de bien-être au travail.
Zoom sur les principaux enseignements de cette édition 2015.

Pourquoi mener une telle étude pour un groupe de protection sociale tel que Malakoff Médéric ?
Depuis de nombreuses années, Malakoff Médéric s'engage auprès de ses clients pour les aider à mieux appréhender et gérer les évolutions en santé au travail. A travers un panel de 70 questions abordant des thématiques très diverses telles que les conditions de travail, l'allongement de la durée de vie professionnelle, l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle, les évolutions technologiques, l'étude réalisée auprès de 3500 salariés du privé  permet d'éclairer les liens entre la santé et le bien-être des salariés et la performance économique et sociale des entreprises.

Globalement quelles sont les tendances fortes ressortant de cette édition 2016 ?
Ce qui nous frappe le plus, c'est l'inquiétude des salariés  face à un contexte d'entreprise extrêmement mouvant. 1 salarié sur 2 a connu au moins un événement dans l'année écoulée : changement imposé de poste ou de métier, restructuration dans l’entreprise, réorganisation de service, plan social, etc. Cela représente une augmentation de 14 points par rapport à 2009.
Si les salariés reconnaissent que leur travail est désormais moins fatiguant physiquement, parallèlement, ils sont inquiets par rapport à l'allongement de la durée de vie professionnelle et à leur capacité à rester performant dans leur entreprise après 45 ans. Autre motif d'anxiété : l'équilibre vie privée / vie professionnelle, d'autant plus difficile à préserver que de plus en plus de salariés sont désormais aidants.
Bref, l'entreprise change, la société change, et les salariés attendent de leur entreprise qu'elle se préoccupe de leur santé et de leur bien-être.

Autre évolution frappante, la dégradation continue de l'engagement des salariés, comment expliquez-vous cette tendance ?
Les salariés sont de plus en plus nombreux (26 %) à « avoir envie de prendre un arrêt maladie, même lorsqu’ils ne sont pas malades ». Ce chiffre a connu une progression de 8 points en 7 ans.
Les salariés sont moins impliqués : ils ne sont que 22 % à « chercher systématiquement à améliorer leur façon de travailler », contre 29 % en 2009.
Ce chiffre est à rapprocher de l'insatisfaction des salariés par rapport à la reconnaissance de leur travail et de leurs efforts. Les entreprises doivent inventer de nouvelles formes de reconnaissance au-delà de la rémunération.
De nouvelles générations arrivent en entreprise, avec de nouvelles façons de travailler, de nouvelles attentes et l'entreprise doit s'adapter face à cette nouvelle donne pour bâtir sa performance sur le long terme.