Pourquoi mener une telle étude pour un groupe de
protection sociale tel que Malakoff Médéric ?
Depuis
de nombreuses années, Malakoff Médéric s'engage auprès de ses
clients pour les aider à mieux appréhender et gérer les
évolutions en santé au travail. A travers un panel de 70
questions abordant des thématiques très diverses telles que les
conditions de travail, l'allongement de la durée de vie
professionnelle, l'équilibre entre vie privée et vie
professionnelle, les évolutions technologiques, l'étude réalisée
auprès de 3500 salariés du privé permet d'éclairer les
liens entre la santé et le bien-être des salariés et la
performance économique et sociale des entreprises.
Globalement quelles sont les tendances fortes ressortant
de cette édition 2016 ?
Ce qui nous frappe le plus,
c'est l'inquiétude des salariés face à un contexte
d'entreprise extrêmement mouvant. 1 salarié sur 2 a connu au
moins un événement dans l'année écoulée : changement imposé de
poste ou de métier, restructuration dans l’entreprise,
réorganisation de service, plan social, etc. Cela représente une
augmentation de 14 points par rapport à 2009.
Si les salariés reconnaissent que leur travail est désormais
moins fatiguant physiquement, parallèlement, ils sont inquiets
par rapport à l'allongement de la durée de vie professionnelle et
à leur capacité à rester performant dans leur entreprise après 45
ans. Autre motif d'anxiété : l'équilibre vie privée / vie
professionnelle, d'autant plus difficile à préserver que de plus
en plus de salariés sont désormais aidants.
Bref, l'entreprise change, la société change, et les salariés
attendent de leur entreprise qu'elle se préoccupe de leur santé
et de leur bien-être.
Autre évolution frappante, la dégradation continue de
l'engagement des salariés, comment expliquez-vous cette tendance
?
Les salariés sont de plus en plus nombreux (26 %)
à « avoir envie de prendre un arrêt maladie, même lorsqu’ils ne
sont pas malades ». Ce chiffre a connu une progression de 8
points en 7 ans.
Les salariés sont moins impliqués : ils ne sont que 22 % à «
chercher systématiquement à améliorer leur façon de travailler »,
contre 29 % en 2009.
Ce chiffre est à rapprocher de l'insatisfaction des salariés par
rapport à la reconnaissance de leur travail et de leurs efforts.
Les entreprises doivent inventer de nouvelles formes de
reconnaissance au-delà de la rémunération.
De nouvelles générations arrivent en entreprise, avec de
nouvelles façons de travailler, de nouvelles attentes et
l'entreprise doit s'adapter face à cette nouvelle donne pour
bâtir sa performance sur le long terme.