Charlotte DUBOIS - NORPAC : Faire de l'ergonomie une logique quotidienne sur les chantiers

Faire de l'ergonomie une logique quotidienne sur les chantiers

|| Santé au travail
/
13/05/2014
Charlotte DUBOIS - NORPAC
Charlotte DUBOIS
ergonome
NORPAC
Depuis plus de 10 ans, Norpac a fait de la santé et de la sécurité de ses salariés une priorité absolue. L'entreprise fait ainsi largement appel à l'ergonomie pour mieux prévenir la pénibilité. L'objectif est aujourd'hui que la démarche soit intégrée de plus en plus en amont. Zoom

Comment s'est développée l'approche ergonomique au sein de Norpac ?
La démarche santé ergonomie a démarré en 2005 avec une première enquête destinée à évaluer la perception des risques et de la démarche QSE chez les compagnons. C’est à partir de 2007 qu’une véritable démarche ergonomique s’est mise en place. Cette approche a ensuite été déployée à plus grande échelle à travers l’embauche d’un ergonome à temps plein par filiale.
En ce qui me concerne, je suis arrivée chez Norpac en 2011 avec 2 objectifs prioritaires pour le début de ma mission. Le premier concernait la mise en place d’un plan d’actions pour la gestion des restrictions médicales. Le deuxième portait sur la remontée des problématiques de terrain et la recherche de solutions associées.

Très concrètement, comment se traduit l'apport de l'ergonomie au quotidien ?
L'ergonome est aujourd'hui systématiquement associé à la préparation de chantier et intervient sur le terrain à des moments précis d'avancement du gros œuvre pour faire le point et proposer des actions complémentaires. Nous agissons donc sur le volet préventif à travers le choix de modes constructifs ou de modes opératoires moins pénalisants et sur le volet correctif en proposant des améliorations suite aux visites chantier. Les 10 règles d’or de l’ergonomie, mises en place en 2010, constituent le fil conducteur de la démarche sur chantier. On peut y retrouver par exemple l’échauffement, les manutentions manuelles limitées, les circulations au poste de travail ou encore le respect des restrictions médicales.
Concernant ce dernier thème, l’objectif est simple : la restriction médicale ne doit être un sujet tabou pour personne.  Premier axe, adapter les postes afin que qu’il y ait adéquation entre état de santé et activité. Deuxième axe, l’information, la sensibilisation auprès des chefs de chantier, des collègues sur ce qu'est une restriction médicale et comment cela peut être géré au quotidien. Résultats, aujourd'hui nous parlons librement des restrictions médicales et nous avons pu mettre en place des solutions pérennes.

Quelle évolution voyez-vous dans l'intégration de l'ergonomie sur les chantiers ?
Lorsque nous avons commencé à parler d’ergonomie, l’objectif était de vulgariser ce domaine encore peu connu des chantiers à travers des actions très concrètes comme l’échauffement ou l’amélioration du matériel. Aujourd'hui l'apport de l'ergonomie est bien compris et accepté, notamment à travers des événements comme l'Ergotour qui ont permis de donner du sens à la démarche. Les compagnons ont pris conscience que leur capital santé n’est pas infini et qu'eux aussi sont acteurs de leur santé. Ils ont également leur rôle à jouer pour faire remonter les informations, problématiques du terrain ou encore utiliser le matériel mis à leur disposition pour travailler. Au delà de cette dimension chantier, nous allons de plus en plus vers de l’ergonomie de conception. Notre objectif à fin 2014 est que l’ensemble du service méthode soit formé à l’ergonomie et nous souhaitons aller encore plus loin en intégrant ces sujets dès la phase de chiffrage de l’opération. Notre ambition est que chaque personne en charge de l’acte de construire intègre les préoccupations de santé pour que le travail soit adapté à l’homme et non le contraire.

Crédits photos : service communication Norpac et Jean Drieux.