Vous défendez l’idée que la prévention des risques
professionnels peut être un levier de rentabilité, comment
?
Ce n’est pas une idée. C’est ce que montrent de nombreuses études
sur le retour sur investissement menées en France et dans
d’autres pays. Et ces résultats ont une portée considérable parce
qu’ils permettent de changer les motivations à investir en
prévention.
Jusqu’à présent, la prévention résultait d’injonctions provenant
des acteurs externes à l’entreprise : l’inspecteur du travail, le
contrôleur du travail, le médecin du travail, le juge, etc. Bref,
la prévention était dès lors considérée comme une contrainte et
une dépense improductive.
Désormais, on peut montrer aux dirigeants que la santé de leurs
employés est un facteur de productivité. C’est une véritable
rupture.
Cette approche est-elle adaptée à tout type d’entreprise
?
Sans aucun doute. L’étude de l’OPPBTP montre que des décisions
simples, par exemple sur le type d’outils employés, apportent des
bénéfices tangibles et rapides. Bien évidemment, certaines
actions, comme la prévention du stress au travail, ne peuvent se
concevoir que dans des entreprises dépassant une certaine taille.
Et il faut garder à l’esprit que moins les résultats de départ en
santé et sécurité sont bons et plus le retour sur investissement
de la prévention est fort.
Quel conseil donneriez-vous à un chef d’entreprise qui
souhaite investir dans la prévention des risques ?
Ouvrez les yeux ! Changez de regard ! Ne faites pas de la
prévention un supplément d’âme ni un pensum. Ne croyez pas
qu’elle soit une affaire réservée aux spécialistes. Faites de la
prévention un support pour un dialogue social fructueux et
producteur de la confiance dont vous avez besoin pour
réussir.
En savoir plus
- Venez échanger avec William Dab lors de sa conférence « Prévention en milieu de travail : quels bénéfices ? » à Préventica Paris