Benoît Briatte - MGP : Le bien-être au travail devient aussi une préoccupation majeure pour tous les professionnels de la sécurité

Le bien-être au travail devient aussi une préoccupation majeure pour tous les professionnels de la sécurité

SECURITE DES LIEUX DE TRAVAIL || Contrôle d'accès
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19/11/2018
Benoît Briatte - MGP
Benoît Briatte
président
MGP

Mutuelle spécialisée dans les forces de sécurité, la MGP a engagé de nombreux programmes de prévention visant à prévenir les risques professionnels dans ce secteur d’activité bien spécifique.
Entretien.

Le 9 novembre a marqué un tournant important pour vous, expliquez-nous.
Effectivement, le 9 novembre, la Mutuelle Générale de la Police est devenue la MGP. Un changement de nom qui marque un virage stratégique dans notre positionnement.
Historiquement, la Mutuelle Générale de la Police couvrait les agents du périmètre du ministère de l’Intérieur puis nous avons élargi ce périmètre à la sécurité privée. Aujourd’hui la MGP se positionne comme la seule mutuelle nationale couvrant toutes les forces de sécurité, y compris le personnel pénitentiaire, la douane et les policiers municipaux.

Quelles sont les actions menées par la MGP en termes de prévention des risques professionnels ?
Au-delà de l’aspect mutuelle santé et prévoyance, la MGP accorde une grande importance à la prévention santé et au bien-être au travail.
Comme dans tout secteur d’activité, les professionnels de la sécurité sont exposés à des risques professionnels avec des spécificités que nous prenons en compte pour programmer nos actions.
Parmi ces spécificités, il y a en premier lieu les horaires de travail atypiques. Le travail de nuit, le travail décalé soumettent les organismes à rude épreuve et peuvent générer des effets sur la santé : troubles du sommeil, risque cardiovasculaire… Nous proposons à nos adhérents un coaching sommeil et alimentation afin qu’ils puissent mieux gérer ces situations de travail.
Les TMS sont également un risque professionnel que l’on n’associe pas forcément immédiatement à nos métiers. Pourtant le port d’équipements lourds, les postures contraignantes auxquelles sont soumis les agents font que les TMS sont en augmentation constante dans le secteur de la sécurité. Nous prévoyons de mettre en place très prochainement des actions de sensibilisation et de formation sur ce sujet.

On parle beaucoup actuellement de suicides de policiers, comment prenez-vous en compte la problématique des risques psychosociaux ?
Effectivement, c’est un sujet douloureux et complexe. Nous voyons affluer beaucoup d’agents en souffrance qui ont besoin d’être accompagnés. Nous avons mis en place depuis 4 ans une consultation téléphonique, dénommée RPS (Réflexe Prévention et Solidarité) accessible 7j/7 et 24h/24. Cette consultation est accessible à tous, adhérents ou non. Au bout du fil, des psychologues cliniciens prennent en charge les appels pour écouter et tenter d’apporter des solutions. Parallèlement nous avons formé 200 correspondants dépendant du ministère de l’Intérieur. Ces correspondants agissent comme des sentinelles et sont chargés de détecter des personnes qui ont besoin d’aide et d’alerter leur hiérarchie. Ce dispositif va être prochainement étendu à l’intégralité des structures dans lesquelles nous intervenons.