Des travailleurs handicapés au cœur de la production
Dirigeant
ECO’DEKO
L’entreprise ECO'DEKO, spécialisée dans l'objet publicitaire personnalisé, affiche un engagement sérieux en matière d’inclusion des personnes en situation de handicap au travail. Après avoir établi un partenariat avec l'ESAT de Lisieux pour une partie déterminante de leur production, elle a aussi investi dans une toute nouvelle machine de marquage de mugs. L’objectif ? Autonomiser les travailleurs handicapés, les valoriser et améliorer leurs conditions de travail.
En quoi consiste le partenariat noué avec l’ESAT de Lisieux ?
Nous sommes spécialisés en objet électrique promotionnel à destination des entreprises, des collectivités ou des associations. Notre offre de produits va de la clé USB aux sacs, en passant par toute sorte de textiles. Tout ce qui peut être logoté. Notre produit phare est le mug personnalisé. Désormais, 100 % de la production de ce produit est réalisé par des personnes en situation de handicap qui évoluent à l’ESAT de Lisieux. Cela représente entre 3 et 10 personnes qui travaillent en même temps. Quand nous sommes arrivés sur Lisieux, nous avons pris contact avec l’ESAT. Cela s’est fait naturellement. Puis nous avons commencé doucement, leur amenant les impressions pour qu’ils puissent réaliser les marquages sur les mugs. Très vite, nous avons augmenté le parc machine à leur disposition.
Le handicap n’a pas toujours été considéré en entreprise. Pourquoi vous engager ?
Notre entreprise a 12 ans, et le partenariat a débuté il y a 5 ans. C’est vrai que le sujet est aujourd’hui plus important, que l’on en parlait moins quelques années en arrière. Malgré cela, les valeurs qui m’importaient en tant que dirigeant d’entreprise étaient de pouvoir faire travailler des personnes handicapées. Avant d’être chef d’entreprise, j’ai fait de l’éducation populaire. Le social a toujours eu une dimension importante dans mes valeurs. Dès que j’ai pu faire ce partenariat, je l’ai fait.
Avez-vous fait face à des réticences, des préjugés ?
Tout le monde était pour dans notre entreprise, même si les mugs représentaient une part significative dans le chiffre d’affaires. La réticence était plutôt chez les clients. Certains cherchaient la petite bête, vérifiaient 100 % de leurs commandes. Mais on s’est rendus compte que la qualité était meilleure que lorsque nous internalisions toute la production. Les stigmatisations n’ont pas lieu d’être. Sur des taches qui vont être répétitives, les personnes en situation de handicap sont bien plus performantes que nous. D’autant plus que leur mission requiert beaucoup de technicité. Ce partenariat est fort, ancré. Je n’ai pas envie que ça s’arrête, plutôt de le développer.
Vous investissez sur une nouvelle machine, pourquoi ?
La machine augmente premièrement la capacité de production, passant de 250 mugs par jour à maintenant 1000 mugs marqués par jour. Pour l’ESAT, établissement qui permet aux personnes (qui sont rémunérées, ndlr) d’avoir du travail, c’est une opportunité également. Mais surtout, la machine réduit la pénibilité des travailleurs. Les manipulations, des tâches répétitives pouvaient être traumatiques, sont ainsi diminuées. Même si rien ne nous y obligeait, c’est vrai, c’était la suite logique de notre engagement. Tout le monde de s’y retrouve.
Quel conseil donneriez-vous aux entreprises qui hésiteraient à s’emparer du sujet du handicap ?
Je ne donnerais qu’un conseil : OSER. Osez aller les voir, osez faire la démarche. Ils sont réceptifs, ils sont à l’écoute. Sincèrement, il faut s’enlever ce cliché qu’un travailleur handicapé ne peut pas y arriver. C’est totalement faux. En plus, vous évoluez avec des gens souriants, contents qu’on les fasse travailler. C’est important de les valoriser, de les mettre en avant. Qu’ils se sentent, dans le monde du travail, comme tout le monde.