Covid-19 : le centre hospitalier de Cannes bunkerisé pour contenir l'épidémie

SECURITE DES LIEUX DE TRAVAIL || Prévention intrusion / malveillance
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23/03/2020

En sanctuarisant l’établissement, Matthieu Navarro, Responsable sûreté et sécurité souhaite anticiper, le mieux possible, le pic épidémique et prévenir les risques liés à cette contamination, en tentant de la contenir.


Grâce à sa grande expertise, dans le domaine de la sécurité/sûreté, Matthieu Navarro a étudié, très en amont, les différents scenarii et process à mettre en place pour réduire, au maximum, les risques à venir, pour la population.

Aussi, voici huit jours, après de multiples analyses et concertations, il a demandé de sanctuariser le bâtiment, solution qui lui a paru la plus adéquate, face à cette situation exceptionnelle. « Cette décision était très difficile à prendre. Tout d’abord, par définition, un hôpital est là pour accueillir les patients et le public. Au sein de cet établissement, le personnel a de l’empathie pour le public qui vient chercher assistance et il est très compliqué d’admettre que, demain, une partie de ce public sera privée d’accès, ou du moins que cet accès sera très contrôlé. Par ailleurs, bunkeriser un bâtiment, tel un centre hospitalier qui n’a pas été conçu, à l’origine, pour être totalement fermé, est un process très complexe. »

C’est la raison pour laquelle ce responsable insiste bien, à plusieurs reprises, au cours de l’entretien,
sur cette prise de décision « difficile, mais mûrement réfléchie, après avoir échangé avec de nombreux
experts, des infectiologues, des hygiénistes… »

Concernant cette fermeture de l’établissement, Matthieu Navarro s'est appuyé sur le plan de sécurisation de l’établissement (PSE), qui a été « mis en oeuvre pour les menaces attentatoires, il y a trois ans ». Document structurant la sécurité et la sûreté de l’établissement, ce PSE définit clairement la politique et l’organisation globale pour sécuriser le centre hospitalier.

Et d’ajouter « Je me sers de ce plan pour établir la stratégie SSE que je mets en place, en tant que référent SSE (Situation Sanitaire Exceptionnelle, NDLR) du bâtiment. Conformément à la demande gouvernementale, le plan blanc a été mis en place depuis deux bonnes semaines. Néanmoins, nous l’avons accru, suite à la décision de fermer l’hôpital. Ce qui signifie que toute visite étrangère au bâtiment est désormais interdite, depuis jeudi 19 mars. »
Néanmoins, le responsable Sécurité/sûreté déclare, « nous agissons au cas par cas. Ainsi, il est bien entendu que nous prenons en compte certaines situations particulières, préalablement définies, comme l’accompagnement de patients en fin de vie, pour l’accouchement, en néonatologie et en pédiatrie. Pour ce faire, des fiches de contrôle ont été mises en place. En outre, les consultations en psychiatrie et en obstétrique continuent, ainsi qu’en oncologie. »

Comment alors contrôler ces flux émanant de l’extérieur ? « Nous avons mis en place un dispositif d’interphonie ou autre système de contrôle d’accès, de façon à pouvoir filtrer les personnes demandant à pénétrer dans le centre hospitalier. »

En parallèle de ces mesures mises en place pour faire face à la lutte contre le CODIV-19, Matthieu Navarro souhaite rappeler que les actions quotidiennes demeurent, comme la lutte contre les vols, les incivilités… Et que la sanctuarisation du bâtiment va permettre une meilleure gestion de ces actes répréhensibles. « Nous avons remarqué que nous avons aussi des vols en interne et dégradations. Ces faits sont certainement liés à la présence de squatteurs, dans certaines parties du bâtiment… En sanctuarisant le site, nous analysons toutes les failles existantes, les carences. »