Des clés pour rendre la ville plus accessible aux personnes électrosensibles

electrosensible autobus
AMENAGEMENT DES ESPACES DE TRAVAIL || Aménagement des espaces
/
28/05/2020

Une étude réalisée par des élèves ingénieurs sur la métropole lyonnaise décrit le quotidien des personnes électro-hypersensibles en ville et préconise plusieurs pistes pour développer l'accessibilité à tous.


La question du public électro-hypersensible est amené à être de plus en plus débattue dans les politiques publiques, au croisement des politiques de santé (politiques du handicap notamment), et des politiques économiques de développement des télécommunications.

La Métropole Lyonnaise a ainsi confié à 5 étudiants de l'INSA Lyon un travail de recherche exploratoire pour évaluer le quotidien des personnes électro-hypersensibles sur la Métropole de Lyon, et donner des préconisations pour rendre le territoire plus accessible.

Cette recherche a montré d’une part que l’accès à la ville pour les personnes électro-hypersensibles comporte de nombreux obstacles : les transports en commun, par exemple, sont particulièrement inhospitaliers et les mobilités des personnes électro-hypersensibles restreintes en conséquence ; de nombreux lieux de la métropole sont devenus infréquentables aux personnes suite à l’apparition de leur syndrome, qu’il s’agisse de leur lieu de résidence, de travail, ou de parcs qu’ils aimaient à fréquenter, par exemple.
Cela les conduit à développer de nombreuses stratégies : équipements de protection individuelle, parcours adaptés, anticipation des pratiques spatiales, communication ciblée avec le voisinage pour réduire l’exposition aux champs électro-magnétiques.

Malgré ces stratégies, le syndrome d'électro-hypersensibilité comporte un effet fort de marginalisation des personnes atteintes, se traduisant par des ruptures de trajectoire résidentielle, un évitement de lieux de sociabilité, une perte d’accès à des espaces publics et une forte réduction du nombre de lieux fréquentés qui en découle. Un isolement social, y compris vis-à-vis des proches, peut notamment en découler.

L'étude qui s'appuie sur des entretiens qualitatifs dessine plusieurs recommandations pour faciliter la prise en compte des personnes électro-sensibles : formation et sensibilisation à ce syndrome, reconnaissance du syndrôme d'électrosensibilité dans la classification internationale des maladies, réflexion dans le milieu éducatif..

Le sujet est ouvert et ne manquera pas d'intéresser d'autres collectivités.