13ème rencontres SST : le point sur les données de santé

ORGANISATION DE LA PREVENTION || Médecine du travail - santé publique
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23/02/2023

Les « 13èmes rencontres pour la santé et la sécurité au travail » organisées le 7 février 2023 à la Maison de la Chimie à Paris ont été l’occasion de débattre de nombreuses thématiques. Parmi celles-ci : les données de santé et plus particulièrement les risques et opportunités relatives à leur utilisation.


Retour sur la table ronde « Comment faire des données un atout pour la santé au travail ? » présidée par Eric Bothorel (député des Côtes d’Armor) avec la participation de Vincent Giraudeaux (président de la Fédération des Acteurs de la Prévention), Fabien Piazzon (directeur stratégie produit de Val Solutions), Dr Anne-Michèle Chartier (présidente du Syndicat général des médecins et des professionnels des services de santé au travail) et Dr Michel Malinet (membre du groupe « Médecins du travail » au Conseil national de l’Ordre des médecins).

 

Les données en santé font depuis plusieurs années déjà l’objet d’un fort intérêt, le sujet ayant notamment été abordée dans la loi Santé travail. Cette mention dans un tel texte est la preuve même des fortes attentes qu’entourent cette thématique avec pour principal enjeu celui de parvenir à relier monde du travail et monde de santé. Pour tracer, piloter, harmoniser ces données ou encore mettre en place des politiques de prévention : il faut des moyens. 

Au-delà de ce prérequis, un enjeu de taille persiste, celui de l’interopérabilité des données. « Les logiciels de santé doivent être interopérables. Un salarié doit pouvoir transmettre son dossier à un autre service de santé en utilisant un logiciel différent. Aujourd’hui ce n’est pas piloté alors même que c’est tout à fait essentiel. ». (Dr A-M. Chartier).

Le Dossier Médical Partagé (DMP) a également posé question. Il existe un volet « santé au travail » au sein de ce carnet de santé numérique pour lequel l’Ordre des médecins a donné son aval pour qu’il soit consulté par tout médecin après accord du salarié patient. « Le problème aujourd’hui c’est qu’on a des DMP ouverts par des patients et qui ne sont pas forcément alimentés par les médecins par manque de temps. Il sera peut-être alimenté automatiquement à l’avenir mais pour le moment on ne sait pas comment. » (Dr M. Malinet). 

La baisse des démarches de prévention fait partie des inquiétudes soulevées. « On l’a vu avec le DU, l’avènement de nombreux logiciels a souvent perverti, voire presque tué, la démarche d’évaluation des risques et il ne faudrait pas que les données en masse viennent à leur tour altérer toutes les démarches qu’on a mis en place depuis des années. » (V. Giraudeaux). 

Pour garantir l’efficacité de l’utilisation de ces données, il convient de travailler main dans la main avec l’ensemble des acteurs concernés. « Pour un industriel du numérique comme nous le sommes chez Val Solutions avec nos logiciels qui outillent beaucoup de médecins du travail aujourd’hui, c’est fondamental d’être en phase avec l’utilisation de ces données pour que l’on puisse faire évoluer notre solution au regard de ces nouveaux enjeux de partage de l’information. » (F. Piazzon).

 

Les données de santé au travail vont permettre de dépister des maladies supposées professionnelles, de découvrir des effets à long terme de certaines expositions ou encore de mesurer l’efficacité des mesures préventives mises en place. Pour que tout cela fonctionne harmonieusement, certains réglages doivent encore être opérés.