Coronavirus : le CHU de Bordeaux se prépare à la crise

ORGANISATION DE LA PREVENTION || Pandemie / Covid19
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16/04/2020

L’hôpital et les équipes se préparent à « affronter la vague, prochainement, car nous avons bien conscience que nous allons vivre la même chose », annonce Christophe Rocacher, responsable Sûreté du CHU de Bordeaux.


Le 23 janvier dernier, le CHU de Bordeaux accueillait le premier patient atteint du COVID-19. « Avec ce premier cas français, nous avons été sensibilisés, très rapidement, aux risques et avons tout de suite mis en place des cellules de crise, qui, au cours des mois, ont évolué dans leur forme et leur régularité. Grâce aux différents scenarii posés, l’hôpital a pu correctement se préparer. », déclare Christophe Rocacher, qui témoigne de la grande lucidité des équipes, dès le début.
Et d’ajouter « Aujourd’hui, l’eau nous arrive aux chevilles. Nous attendons cette vague, qui est très proche. C’est une question de jours. Et comme l’a précisé, récemment, le Professeur Denis Malvy, infectiologue, responsable de l'unité maladies tropicales et du voyageur du CHU Pellegrin à Bordeaux, l’objectif est de tout mettre en oeuvre pour éviter le Tsunami. »

 

Christophe Rocacher souligne alors l’importance de la prise de conscience de chaque individu de respecter le confinement, l’intensité et la hauteur de la vague étant étroitement liées au comportement des personnes, aujourd’hui et demain. Il nous confie que les équipes médicales sont inquiètes à ce sujet et surtout des conséquences qui en découlent.

 

 

 

 

 

 

 

Une reconfiguration totale de l’hôpital, pour une gestion optimale de la crise

 

Avec ses 400 lits libérés pour accueillir un grand nombre de patients atteints du Coronavirus, l’activité normale a été quelque peu réduite, ces derniers jours. La période est donc propice à une grande et nécessaire préparation.

 

« S’il y a une réduction des activités hospitalières traditionnelles au profit d’une augmentation des capacités d’accueil COVID-19, nous sommes néanmoins toujours en mesure d’accueillir les urgences. En outre, celles-ci ont été reconfigurées, de façon à pouvoir accueillir les patients potentiellement atteints par le Coronavirus, sans contaminer les autres urgences.

 

Cela a nécessité la reconfiguration totale de l’hôpital, pour une gestion optimale de la crise, avec la mise en place du télétravail pour le personnel dont la présence physique, sur le site, n’est pas absolument nécessaire. C’est le cas, par exemple, de certains services administratifs. En outre, on se prépare à faire tourner les effectifs, pour durer, durant cette crise, dont on ne peut prédire le temps qu’elle subsistera », précise le responsable sûreté.

 

Quant à la question sur une éventuelle sanctuarisation des hôpitaux, a minima de l’hôpital

 

Pellegrin, celui qui génère le plus d’activité au CHU de Bordeaux, Christophe Rocacher répond

 

« Il est certain que, sur le seul site de Pellegrin, le flux permanent, en temps normal, peut atteindre plus de 10 000 personnes. En tant qu’établissement de santé de référence, on pourrait aller jusqu’au confinement du site, pour limiter ces flux et se concentrer uniquement sur l’accueil des patients. Mais nous n’en sommes pas là. Nous avons pu faire respecter, gentiment, l’interdiction de regroupement de personnes, dans le hall, notamment. En effet, dès le mois de janvier, nous avons dû faire face à la gestion médiatique des premiers patients, de nombreux curieux pénétrant alors dans l’hôpital et se rassemblant. En outre, depuis l’annonce de la mise en place des mesures de confinement, sur le plan national, nous constatons une diminution de visiteurs, accompagnants et badauds habituels, au sein de l’hôpital. »

 

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