Le nucléaire, au regard des événements dramatiques du Japon, est LE sujet du moment. Et l’on ne peut s’empêcher de se demander ce qu’il en est de la situation radiologique de la France et de la sécurité de ses installations à haut risque.
Des plans pour prévenir une situation d’urgence
radiologique
Selon le Code de la santé publique (article R1333-76), « il
y a situation d'urgence radiologique lorsqu'un événement risque
d'entraîner une émission de matières radioactives ou un niveau de
radioactivité susceptibles de porter atteinte à la santé
publique, notamment en référence aux limites et niveaux
d'intervention fixés (…) ». Sont concernés, les événements
relevant d’un incident ou accident liés à l’activité des
centrales nucléaires ou établissements exerçant une activité
nucléaire (hôpital, laboratoire de recherche...), au
transport de substances radioactives, aux actes de
malveillance, à la contamination de l'environnement.
Des plans de secours existent : PPI (plan particulier
d'intervention) mis en place par le préfet pour protéger les
populations en cas d'accident sur une installation nucléaire de
base (INB), PUI (plan d'urgence interne) qui incombe au chef
d’entreprise ou responsable de site.
L’efficacité de l’application des mesures d’urgence est contestée
par certains, notamment par le Réseau « Sortir du
nucléaire ». Les représentations syndicales, interrogées ces
jours derniers, souhaitent quant à elles, des mesures intégrant
les aspects techniques, sociaux et humains. En d’autres termes,
il est temps de s’intéresser aussi au sort de tous ces
travailleurs exposés directement ou indirectement à un quelconque
risque radioactif.
Les centrales nucléaires françaises vont être
testées
C’est du moins ce qu’annonçait le chef de l’Etat, hier, en
Conseil des Ministres assurant que le gouvernement allait tirer
« les enseignements de l’accident de Fukushima ». Le
parc nucléaire français va subir une révision complète de ses
dispositifs de sûreté et ceci en totale transparence et intégrant
à la fois les conditions d’exploitation, les conditions de
travail des salariés et les activités de sous-traitance.
Une démarche similaire va être menée au niveau européen :
des tests de résistance aux tremblements de terre, tsunamis,
attaques terroristes… vont être réalisés par des experts
indépendants, dans les pays qui en feront la demande.
Par ailleurs, le Président a assuré que la France (outre-mer
incluse) bénéficie d'un suivi radiologique renforcé par
l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire
(IRSN) : le public peut y avoir accès en temps réel.
Un rapport de l’IRSN, dresse le bilan des incidents de
transport de matières radioactives à usage civil (enseignements
des événements déclarés entre 1999 et 2009).
Environ 940 000 colis de matières radioactives à usage civil
sont transportés chaque année en France. Ainsi, aux alentours de
615 000 transports concernent les matières radioactives des
secteurs industriel, pharmaceutique, médical, immobilier,
nucléaire. Ces dernières sont diverses tant par leurs formes,
leurs poids que par les risques qu’elles pourraient générer
(contamination radioactive, exposition externe aux rayonnements
ionisants, risque chimique…).
Afin de prévenir les risques liés aux déplacements de matières
radioactives, le plan de secours spécialisé transport de matières
radioactives (PSS-TMR) peut être activé. Il est établi par le
préfet pour protéger les populations à court terme.
Mais, le bilan nous apprend que les événements liés aux
transports de matières radioactives ont diminué de 20% durant les
années 2005-2009 par rapport aux années 1999-2004, malgré la
hausse observée en 2009. Les mesures correctives, sensibilisation
notamment, se sont avérées très efficaces même si l’augmentation
du nombre d’événements déclarés en 2009 rend indispensable le
maintien des efforts. Parmi tous les événements de transports de
matières radioactives, il y a peu « d’anomalies » et
très peu « d’incidents » (2 événements classés au
niveau 1 en 2008 et 8 en 2009) et les situations
correspondantes ont été gérées sans risque pour la population ou
l’environnement. L’accroissement des événements de niveau 0
vient d’une plus grande rigueur de déclaration de ces événements
par les expéditeurs des secteurs du cycle du combustible et
médical. La vigilance doit être étendue aux autres secteurs
« sensibles », notamment par une augmentation des
contrôles (industriels, fabricants, transporteurs…).
Depuis 2005, aucun « événement » supérieur au niveau
n’a été répertorié.
Plus d’infos sur le sujet :
- Site de l’IRSN :
http://www.irsn.fr/ - Le rapport « Le transport des matières radioactives :
Bilan des événements de transport survenus en France de 1999 à
2009
http://www.irsn.fr/.../IRSN_Rapport_2011_238_evenements_transport_1999-2009.pdf - Actuel HSE – édition du 17 mars 2011 : un dossier sur
l’urgence radiologique
http://www.actuel-hse.fr/ - Localtis.fr
http://www.localtis.info/