Un récent rapport de l’IRSST nous apprend que l’effet combiné
du bruit et de l’exposition à des substances chimiques
augmenterait le risque de souci auditif pour les
travailleurs.
L’exposition des
travailleurs au bruit reste le principal facteur de risque
auditif sur le lieu de travail. Mais il ne serait pas le seul
comme nous le prouve le dernier rapport de recherche de
l’institut canadien. En effet, certaines substances chimiques,
dites ototoxiques*, auraient également la capacité de provoquer
des troubles auditifs et ce, de plusieurs manières : en
perturbant le fonctionnement de la cochlée (partie
« auditive » de l'oreille interne), en affectant le
système auditif central, en démultipliant des effets du
bruit…
Le principe est simple : l’oreille, comme les autres organes
du corps, est irriguée par le sang. Les substances toxiques
circulant dans l’organisme ont des effets sur l’oreille interne
et la rendent plus vulnérable à une agression sonore. De ce fait,
le risque est accru par rapport à la seule exposition au
bruit.
Plus de 100 produits seraient potentiellement ototoxiques :
des solvants (toluène, styrène, xylène, disulfure de carbone,
trichloroéthylène…), des asphyxiants (monoxyde de carbone,
cyanure d’hydrogène…), des métaux (plomb, mercure…) ou encore des
pesticides.
L’ensemble des études compilées pur réaliser ce rapport n’a pas
permis d’obtenir des certitudes quant à la majorité des
substances évoquées, mais il aura au moins le mérite d’offrir une
analyse critique de la littérature scientifique disponible à ce
jour quant à l’ototoxicité et le possible lien entre bruit et
substances chimiques.
Les acteurs de la santé au travail sont appelés à rester
vigilants en la matière.
*Une substance ototoxique est un produit ou médicament qui, à partir d'une certaine dose, peut léser les structures de l'oreille interne (atteinte cochléaire ou vestibulaire) ou du nerf auditif, provoquant vertiges, acouphènes voir surdité.
Consulter le rapport :
http://www.irsst.qc.ca/